Un article de La Presse du lundi 5 décembre porte à croire à l'utilisation de l'Institut Hubert-Reeves (IHR) à d'autres fins que celles établies dans sa mission. Le conseil d'administration de l'Institut veut rétablir les faits.

Les statuts de l'Institut établissent clairement sa mission de recherche et de vulgarisation scientifiques liées à la connaissance du territoire, dont le très important domaine des géosciences. L'Institut Hubert-Reeves (IHR) espère contribuer à la génération de carrières scientifiques et au renforcement scientifique national.

L'Institut Hubert-Reeves n'est pas et n'a jamais été dans la filière nucléaire. La proposition de symposium sur l'énergie nucléaire en octobre 2010 a été faite dans une perspective de rencontre scientifique internationale que M. Reeves souhaitait élargir à «l'avenir énergétique de l'humanité». À l'examen de notre échéancier, l'organisation d'un colloque international se révélait prématurée. L'article fait référence à une lettre que M. Reeves a publiée en accord avec les administrateurs sur notre site internet. Dans cette lettre, il y est mentionné que «nos activités respectives: à caractère scientifique pour l'Institut, d'engagement personnel pour la biodiversité et l'humanité de mon côté, sont et resteront dissociées». Nul ne peut confondre nos missions respectives et faire valoir que l'IHR et Hubert Reeves sont en contradiction.

Le rôle des sociétés d'exploration Ressources Strateco et Ressources Abitex citées dans l'article de La Presse s'est limité à procurer à nos chercheurs des échantillons de carottes de roche de la région des monts Otish. Pour l'IHR, l'activité de ces chercheurs constitue un projet de recherche académique d'une grande portée scientifique qui pourra avoir des applications éducatives, économiques, touristiques et ainsi contribuer au développement durable d'une région à vocation minière.

Le conseil d'administration de l'IHR a approuvé la création d'un Groupe de Recherche sur les Impacts Météoritiques, le GRIM-IHR. Pour les chercheurs du GRIM-IHR comme pour plusieurs sociétés d'exploration, l'intérêt se trouve uniquement dans une meilleure compréhension du modèle évolutif de la Terre. Les résultats des travaux de recherche ont conduit à plusieurs découvertes, dont la plus importante est celle d'un astroblème qui pourrait bien devenir le plus grand jamais répertorié sur Terre.

L'Institut Hubert-Reeves n'a fait aucun lobbying. Le GRIM-IHR rassemble des chercheurs qui ont une expertise rare dans les impacts météoritiques. Sur le territoire du Plan Nord, on dénombre plusieurs astroblèmes validés et postulés. Ces astroblèmes présentent un excellent potentiel de mise en valeur à des fins de développement scientifique, de tourisme d'apprentissage et de prospection minérale davantage circonscrite minimisant les interventions sur le territoire. C'est pourquoi, il fut résolu de présenter un mémoire au ministère du Développement durable, de l'environnement et des parcs (MDDEP) dans le cadre de sa consultation publique relative au Plan Nord. L'IHR est d'accord avec ce principe de l'interdiction de toute activité minière dans le projet de parc dans les monts Otish, mais espère que le MDDEP autorisera le forage à des fins strictement scientifiques, tel que clairement exposé dans le mémoire.

D'aucune manière, l'IHR n'a dérogé à sa mission de recherche scientifique et de diffusion de la connaissance. Au contraire, ceux qui y ont travaillé l'ont fait à titre gratuit pour la cause de la connaissance et pour le développement de la mission que nous nous sommes donnée.