Président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, l'auteur réplique à la chronique d'Alain Dubuc intitulée «Le ministre, les deux "ex" et le "wannabe"», publiée lundi dernier.

Dans sa croisade, Alain Dubuc s'est commis d'une étrange critique, tout aussi vitriolique qu'impertinente et d'une construction finement articulée pour me discréditer. Ne serait-ce que pour la rigueur des faits, reprenons un à un les arguments de M. Dubuc.

1. Il insinue que j'ai «ouvert le bal» à propos de l'accès aux médecins de famille. Faux! Ce bal a été rouvert cet automne par la FMOQ, qui a repris de plus belle son discours du printemps dernier sur l'écart de rémunération entre nos deux groupes, discours qui en était un essentiellement de négociations. Or, nous nous attendions à ce que ce discours soit mis au rancart après la conclusion de l'entente, de juin dernier, entre la FMOQ et le ministère de la Santé. En effet, celle-ci générera des augmentations de 43% pour les médecins de famille... à temps plein et au profil recherché (accès). Une rémunération très proche de celle des médecins spécialistes.

2. M. Dubuc me reproche ensuite d'avoir réagi aux propos du ministre de la Santé. Il est utile de rappeler que le 4 décembre, notre bon ministre Yves Bolduc affirmait que j'allais mettre la hache dans le système de santé, sabrer dans les entrées en faculté de médecine et que ce serait une «catastrophe» pour le réseau. Qui peut citer un seul texte, une seule entrevue, une seule apparition publique ou privée où j'ai fait, ne serait-ce qu'une allusion à ce type de mesures? Personne... parce qu'il n'y en a pas. Ce faisant, le ministre a agi de façon, sinon diffamatoire pour tenter de me dénigrer, sinon pour tenter de désinformer le public. Devant une telle manoeuvre, aurais-je dû féliciter ou remercier le ministre? De tels propos bassement électoralistes méritaient une réponse à la hauteur de l'insulte qu'il véhiculait.

3. Le mandat qui m'est conféré à la présidence de la FMSQ comprend aussi un volet social et, à ce titre, concerne également l'organisation des soins. L'accès aux soins médicaux sera toujours un de nos enjeux premiers.

4. Pour ce qui est de ma capacité à travailler en équipe, il s'agit d'un autre commentaire gratuit de la part de M. Dubuc, car, ayant été élu pour la troisième fois à la tête d'une fédération de 34 associations et de plus de 9000 membres, les limites de mon univers ne se résument pas à un tiers de page dans un journal.

En réalité, les critiques et opinions que j'émets ne sont que le reflet des aspirations et déceptions de la population en matière de santé, laquelle s'attend à des décisions dont les résultats auront un impact réel et positif sur elle. En m'attaquant personnellement, M. Dubuc mène une bataille bien inutile, car il n'en reste pas moins que la population en a ras le bol du papotage qui aboutit toujours à rien et s'attend plus que jamais à ce que les choses se disent et se fassent, n'en déplaise à M. Dubuc.