Samedi, lors d'un congrès virtuel, les libéraux fédéraux se pencheront sur ce que certains croient être la première étape du processus de reconstruction de leur parti. Toutefois, avis aux intéressés : la route sera longue et périlleuse. Le simple choix d'un nouveau chef ne suffira pas!

Samedi, lors d'un congrès virtuel, les libéraux fédéraux se pencheront sur ce que certains croient être la première étape du processus de reconstruction de leur parti. Toutefois, avis aux intéressés : la route sera longue et périlleuse. Le simple choix d'un nouveau chef ne suffira pas!

À la suite de la défaite historique du 2 mai, beaucoup d'encre a coulé au sujet de la manière de rectifier le tir et de rebâtir ce parti centenaire. Nouvelles idées, plus de membres, plus d'argent, nouveau chef, etc. Bob Rae et Marc Garneau ont également parlé de rigueur, de discipline et d'humilité. Toutes de belles intentions qui malheureusement ne disent rien sur les moyens à être employés.

Diagnostic: ayant le pouvoir comme seule ambition, le PLC est à vide d'idées novatrices et progressistes. Par le passé, les apparatchiks étant toujours à la recherche d'une solution rapide à leurs échecs, trop peu de libéraux semblaient prendre le temps de décompresser, d'articuler et de rationaliser les raisons expliquant ces échecs. Au-delà des constats brutaux que sont l'absence de politiques nouvelles et d'un leadership inspirant, la structure opérationnelle et organisationnelle du PLC est complètement sclérosée et dysfonctionnelle.  

Cette même structure repousse les gens au lieu de les attirer. Elle favorise la stagnation. La machine du PLC est rouillée, paralysée. Elle fait figure de vieille Lada en ruines aux côtés de la Lamborghini reluisante du Parti conservateur.

Remède: le temps est donc venu de mettre par terre cette structure organisationnelle et opérationnelle archaïque ayant depuis longtemps épuisé sa vie utile. Le PLC doit se reconstruire par l'extérieur. En ouvrant ses portes à une nouvelle génération de libéraux, sa structure hiérarchique doit passer du «top-down» au «bottom-up». Par exemple, le centre des activités devrait se situer au niveau des circonscriptions et non pas aux niveaux intermédiaires ou dans les coulisses d'Ottawa. C'est seulement par la base que le PLC pourra rebâtir sa fondation de façon à séduire une nouvelle génération de Canadiens et, surtout, de Québécois.

À l'image du phénix, afin de renaître de ses cendres, le PLC doit se doter d'une structure moderne, dynamique et souple. En quelques mots, il doit mettre fin à ses coûts d'opérations trop élevés, éliminer les chevauchements internes multiples qui mènent à une priorisation disparate et à des actions diffuses, ouvrir les portes à des méthodes modernes et efficaces d'élaboration de politiques, de communication, de financement et d'organisation. Le PLC doit devenir un incubateur d'idées; il doit accueillir les dissidences idéologiques comme un atout, pas des tabous. Plus que tout, il doit se défaire de sa culture institutionnalisée du «tout-m'est-dû».

Sans cette réforme institutionnelle nécessaire, le PLC ne pourra pas répondre aux réalités et aux défis de l'environnement politique canadien du XXIe siècle et, inévitablement, il va continuer de se marginaliser, voire tout simplement disparaître.