La journée du mardi fut marquée par un malheureux accident. Deux êtres humains ont perdu la vie injustement dans le centre-ville de Montréal et quatre policiers vont devoir vivre avec la mort sur la conscience pour le restant de leurs jours. Il y a injustice dans les deux cas puisque, même si Mario Hamel était un sans-abri et qu'il était potentiellement dangereux, il ne méritait pas de mourir cette journée-là, pas plus que Patrick Limoges.

La journée du mardi fut marquée par un malheureux accident. Deux êtres humains ont perdu la vie injustement dans le centre-ville de Montréal et quatre policiers vont devoir vivre avec la mort sur la conscience pour le restant de leurs jours. Il y a injustice dans les deux cas puisque, même si Mario Hamel était un sans-abri et qu'il était potentiellement dangereux, il ne méritait pas de mourir cette journée-là, pas plus que Patrick Limoges.

Les quatre agents de police ne méritaient pas non plus de se retrouver dans une situation pareille. Ils sont victimes de leur propre métier. L'injustice les a frappés de plein fouet aussi. Ils ne vont probablement plus être en mesure de dormir sans penser à cette journée fatidique pour le restant de leurs jours, mais en plus, ils feront les manchettes et devront essuyer les critiques jusqu'à ce que l'enquête soit finie, et encore plus. La critique est une chose saine, mais de là à se défouler sur des personnes déjà amochées, il y a une limite qui ne doit pas être franchie. Cette limite, les médias la franchissent chaque fois que survient un événement semblable à celui qui est survenu dans le centre-ville de Montréal le 7 juin.

Il n'est pas question de se faire l'avocat des policiers. Ils ont commis une erreur. Certes, une erreur qui a coûté la vie à deux individus qui auraient dû voir le soleil se lever le 8 juin, mais c'est une erreur humaine. C'est ce qu'on oublie trop souvent lorsqu'un événement de la sorte survient, l'humanisme. Les gens font le procès des policiers et en viennent la plupart du temps à la même conclusion: ce sont des monstres.

La ligne est mince entre monstres et héros. Si M. Hamel avait tué un policier, ça aurait été lui le monstre. Dans cette situation, il n'est pas question de monstres, mais de six êtres humains, dont un qui avait besoin d'aide, se trouvant dans une situation dans laquelle aucun de nous ne voudrait se retrouver. Les policiers ne sont pas des monstres, M. Hamel n'était pas un monstre, ce sont seulement des individus victimes de l'imperfection de l'être humain. Cette imperfection n'a pas de couleur, ni de nationalité ni de métier. Elle fait des victimes chez les travailleurs exemplaires comme M. Limoges, des individus aux prises avec des maladies mentales comme M. Hamel et des policiers qui ont eu peur pour leurs vies.

Arrêtons d'alimenter cette injustice et imperfection, et laissons les victimes reposer en paix et les policiers passer à travers cette épreuve difficile dans la leur. Faites preuve de jugement et d'humanisme, les policiers ne voulaient pas tuer les deux individus, pas plus que les deux individus ne voulaient mourir. C'est une erreur humaine, on en fait tous, mais certaines sont plus lourdes de conséquences que d'autres.