Quand un policier pense que sa vie ou celle d'une autre personne est menacée et qu'il n'a pas d'autre possibilité, il se doit de tirer. Il importe peu que son assaillant soit armé d'un bazooka ou d'un bâton de baseball. Les deux policières de la Sûreté du Québec de Rawdon qui se sont trouvées mercredi devant un homme qui les a agressées physiquement pouvaient seulement s'en sortir en faisant feu. L'homme n'était pas armé, mais les policières n'avaient pas de renfort, l'homme était plus fort qu'elles et il était d'une rare agressivité. La situation aurait-elle été différente si les agents avaient été des hommes? Je ne crois pas. Une personne agressive qui veut vous tuer, qu'elle se trouve devant un policier ou une policière, ça ne change rien.   

Quand un policier pense que sa vie ou celle d'une autre personne est menacée et qu'il n'a pas d'autre possibilité, il se doit de tirer. Il importe peu que son assaillant soit armé d'un bazooka ou d'un bâton de baseball. Les deux policières de la Sûreté du Québec de Rawdon qui se sont trouvées mercredi devant un homme qui les a agressées physiquement pouvaient seulement s'en sortir en faisant feu. L'homme n'était pas armé, mais les policières n'avaient pas de renfort, l'homme était plus fort qu'elles et il était d'une rare agressivité. La situation aurait-elle été différente si les agents avaient été des hommes? Je ne crois pas. Une personne agressive qui veut vous tuer, qu'elle se trouve devant un policier ou une policière, ça ne change rien.   

Certains ont parlé de l'utilisation d'armes intermédiaires. Le SPVM dispose de seulement quatre Tasers pour chaque quart de travail. Ce sont les agents des unités d'intervention qui les ont. Ils sont très souvent occupés et ils sont peu nombreux. De toute façon, souvenez-vous qu'il y a eu un mort avec le Taser il y a quelques années; à ce moment-là, tout le monde a dit qu'on n'aurait pas dû l'employer.

Les policiers sont-ils assez bien formés pour faire face à de telles situations? Sachez que les policiers québécois reçoivent une des meilleures formations au monde. Trois années de cégep en techniques policières où nous apprenons les lois et le bagage théorique. Quinze semaines à l'École nationale de police du Québec où nous apprenons la technique et l'utilisation des armes. Pour sortir de l'ÉNPQ, nous devons réussir des tests de tir, de conduite, de maîtrise d'un individu violent en plus de mises en situation sur le travail policier. Chaque policier qui sort de l'école et qui se retrouve dans la rue a réussi ces tests et est compétent.  

Mais il y a des choses qui ne s'enseignent pas. Avez-vous déjà eu peur de mourir? Vous êtes-vous trouvé devant quelqu'un vous menaçant avec une arme? Tout ce que vous voyez, c'est cette personne qui vous menace. Cela s'appelle l'«effet tunnel» et rien ne peut être fait contre cela.

Enfin, les rues grouillent de gens qui ne devraient pas y être, qui devraient plutôt se retrouver dans des institutions psychiatriques avec aucune possibilité d'en sortir tellement ils sont dangereux.  Nous, les policiers, devons travailler quotidiennement avec les individus les plus fragiles de la société, avec ceux dont personne ne veut dans leur environnement : itinérants, membre du Black Bloc, prostituées, gang de rue, motards, agresseurs sexuels, malades mentaux. Et nous agissons sous la loupe des citoyens, de nos collègues, des médias, des comités de discipline, des comités de déontologie et de nos patrons. Toutes ces personnes vont nous juger pendant des semaines pour une décision que nous avons prise pour sauver notre vie et qui a été prise en une fraction de seconde.  

Je veux exprimer ma sympathie aux proches de Patrick Limoges. C'est un événement d'une tristesse infinie et je comprends que vous blâmiez les policiers. Si un tel drame m'arrivait, je ferais probablement la même chose.

J'ai une famille, une blonde, des parents, des amis et des collègues. Mon but est de rentrer au travail et d'en sortir vivant.Tout le monde a le droit à la vie. Si tous comprenaient cela, nous n'aurions jamais besoin de tirer. Mais tel n'est pas le cas.