M. Pratte, dans votre éditorial de samedi («Crise de nerfs») au sujet de l'attitude généralisée des Québécois lors d'événements malheureux, vous écrivez: «Puis les médias et les politiciens s'emparent de cette frustration et la gonfle de jour en jour». Malheureusement, votre observation ne s'applique pas uniquement aux inondations en Montérégie cette année, elle est généralisée sur tous les plans. Pressé par le temps afin de meubler le bulletin de nouvelles de fin de journée, micro et la caméra sont les outils privilégiés du journaliste en chasse de la nouvelle facile, intrigante peut-être, mais certainement pas capitale à l'événement. Et les sondeurs emboîtent la pas: on s'empresse de solliciter la perception d'un public insuffisamment renseigné. D'ailleurs, tout le monde à une opinion sur tout.

M. Pratte, dans votre éditorial de samedi («Crise de nerfs») au sujet de l'attitude généralisée des Québécois lors d'événements malheureux, vous écrivez: «Puis les médias et les politiciens s'emparent de cette frustration et la gonfle de jour en jour». Malheureusement, votre observation ne s'applique pas uniquement aux inondations en Montérégie cette année, elle est généralisée sur tous les plans. Pressé par le temps afin de meubler le bulletin de nouvelles de fin de journée, micro et la caméra sont les outils privilégiés du journaliste en chasse de la nouvelle facile, intrigante peut-être, mais certainement pas capitale à l'événement. Et les sondeurs emboîtent la pas: on s'empresse de solliciter la perception d'un public insuffisamment renseigné. D'ailleurs, tout le monde à une opinion sur tout.

Il serait opportun, voire impératif, pour la classe médiatique de faire une sérieuse analyse en regard à la qualité et justesse de la couverture de la catastrophe du Richelieu. Je répète, ce n'est pas la première fois que le bateau médiatique prend l'eau. Au Québec, l'opinion publique se cristallise ainsi autour de l'émotion, loin de la raison. Les conséquences de cet état de choses sont dévastatrices, autant sur le plan économique, politique que social.

Un autre cas d'étude, c'est le projet avorté du mont Orford. J'ai souvent tenté, en vain, de défendre le projet. Par manque de rigueur de la part du milieu journalistique, incapable de faire la part des choses, l'opinion publique s'est bêtement ralliée à celle d'un groupuscule d'écolos plus nature que nature. Le cas d'Orford serait un très beau cas d'étude universitaire, sur la rectitude et l'impact des médias, sur la pertinence et l'opportunité des sondages, sur le bien-fondé des groupes de pression et sur leur l'influence sur l'opinion publique. Même si l'on ne dispose pas d'études poussées, il est indéniable que les conséquences négatives de l'abandon de ce projet sont immenses pour la région des Cantons de l'Est.

Aux dernières nouvelles, le projet d'Orford ne stagne plus, il est mort, faute de discernement et d'éclairage sur un projet dont nous devrions être aujourd'hui fiers. On est passé ainsi à côté d'une chance en or de corriger des erreurs du passé et de revitaliser cette montagne, autant sur le plan écologique, que sportif, touristique et culturel. Dommage. Cette tendance à rechigner nous mène droit vers la stagnation.

En donnant primauté aux protestataires, comme ce fut le cas à Orford, aucun projet n'est possible. La classe médiatique a pitoyablement erré dans ce dossier. Par ailleurs, jamais les libéraux n'avaient anticipé la moindre opposition à un projet aussi intéressant. Aussi, ont-ils tiré leçon de la chose. C'est nul doute la raison pour laquelle une campagne de publicité intensive est présentement diffusée sur les ondes afin de promouvoir le projet du Plan Nord.