Je me suis sentie particulièrement interpellée par le rapport de la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, car je travaille dans le système carcéral québécois en tant qu'agente des services correctionnels. De plus, je possède une formation universitaire en psychoéducation et je suis également la mère d'un garçon de 25 ans qui souffre de troubles envahissants du développement (TED).  

Je me suis sentie particulièrement interpellée par le rapport de la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, car je travaille dans le système carcéral québécois en tant qu'agente des services correctionnels. De plus, je possède une formation universitaire en psychoéducation et je suis également la mère d'un garçon de 25 ans qui souffre de troubles envahissants du développement (TED).  

Le gouvernement devrait mettre l'accent principalement sur les ressources offertes dans la communauté afin d'éviter un séjour carcéral aux personnes souffrant d'un problème de santé mentale.

Le milieu de la détention n'est certainement pas approprié pour eux. Comme notre société est bien nantie, on devrait privilégier d'autres solutions que celle de l'emprisonnement. Comment se fait-il que ces personnes ne soient pas suivies par un intervenant ou un travailleur social dans le réseau, comme les centres de réadaptation en déficience intellectuelle, en fonction de leurs besoins spécifiques?    

Il arrive régulièrement qu'avant leur incarcération, ces personnes soient laissées à elles-mêmes, sans suivi médical nécessaire à leur état, et bien souvent à la rue. Les énergies et l'argent devraient plutôt servir à la prévention, car la détention n'est pas une ressource pour les troubles en santé mentale.  

J'espère que jamais mon enfant n'aura à faire un séjour en détention parce que la société n'aura pas été capable d'assurer un encadrement et un milieu de vie adéquat pour lui. Dans le but de s'assurer de son bon fonctionnement dans la société, lorsque l'on ne sera plus là, mon mari et moi-même, pour veiller à son intégrité physique et mentale.  

En tant que société, occupons-nous des plus démunis et assurons-nous que tous aient un suivi adéquat. Des ressources sont déjà en place, comme la Curatelle publique, l'Office des personnes handicapées, les centres de réadaptation en déficience intellectuelle, en plus du système hospitalier, ainsi que les services sociaux et communautaires.

Malgré tout cela, souvent, on se retrouve avec des individus sans aucun service, très démunis, qui aboutissent en détention, alors que leurs besoins et leur place devraient être dans le réseau des services sociaux. Ce n'est pas au système carcéral de pallier à la désinstitutionnalisation de ces êtres vulnérables et fragiles.  

Je conviens que nous faisons tous du mieux que nous pouvons, avec les moyens que nous avons à notre disposition, lorsque nous avons à composer avec cette clientèle particulière lors d'un séjour en détention. Que ce soit au niveau de l'infirmerie, de l'admission ou des agents qui sont attitrés à cette clientèle, comme ils ont à travailler quotidiennement avec ces détenus, ils finissent par développer une compréhension et une approche pointue de leurs problématiques.  

Au lieu de consacrer des ressources pendant et après leurs séjours en détention, mettons-les dans la prévention.

*L'auteure réagit au rapport de la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, qui soutient que les centres carcéraux du Québec ne sont pas adaptés aux détenus atteints d'un problème de santé mentale.