Le processus de paix israélo-palestinien va connaître cette semaine une relance dont les deux parties ont bien besoin après des années de stagnation. La mort de ben Laden et les révoltes dans le monde arabe y sont sans doute pour quelque chose, mais c'est bien dans sa dynamique interne qu'il faut trouver une explication à ce mouvement.

Le processus de paix israélo-palestinien va connaître cette semaine une relance dont les deux parties ont bien besoin après des années de stagnation. La mort de ben Laden et les révoltes dans le monde arabe y sont sans doute pour quelque chose, mais c'est bien dans sa dynamique interne qu'il faut trouver une explication à ce mouvement.

Dès aujourd'hui, le président Barack Obama va prononcer au département d'État un important discours sur le Proche-Orient. Selon la Maison-Blanche, il doit aborder la situation politique dans les pays arabes et aussi proposer des idées concrètes afin de relancer le processus de paix israélo-palestinien.

Mardi, le président a déjà commencé ses consultations en rencontrant le roi Abdallah de Jordanie. La Jordanie est, avec l'Égypte et la Turquie, un acteur clé du processus de paix en cours. Le pays a la confiance et l'appui d'Israël et des États-Unis, et apporte un soutien de taille au gouvernement du président palestinien Mahmoud Abbas.

Demain, il recevra le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou. Celui-ci s'adressera la semaine prochaine aux deux chambres du Congrès afin d'y livrer sa vision d'un arrangement où Israël et le futur État palestinien pourraient vivre en paix.

Du côté des Palestiniens, les choses bougent, car ils ont pris l'initiative dans trois directions: la reconstruction de la Cisjordanie, la réconciliation avec le Hamas et la recherche de la reconnaissance de l'État palestinien. Ces trois R produisent des résultats.

Depuis quelques années, le gouvernement Abbas a remis les Palestiniens de Cisjordanie à l'ouvrage en lançant de grands programmes de réformes institutionnelles et économiques appuyés par les bailleurs de fonds internationaux. Tous les témoignages concordent : la démocratie est certes contrôlée, mais l'activité économique connaît un véritable essor.

Israël apporte son aide et relâche lentement son emprise. Une vie meilleure en Cisjordanie est le préalable indispensable pour qui veut convaincre le Hamas de la futilité de son coup de force dans la bande de Gaza et construire des fondations solides au futur État palestinien. Et cela semble fonctionner.

Le président Abbas et le mouvement Hamas viennent de signer un accord devant mener à la formation d'un gouvernement d'unité nationale et à des élections législatives et présidentielles dans un an. Si l'édifice est fragile et peut tomber en ruines au moindre accrochage, les Palestiniens calculent qu'ils n'ont rien à perdre à tenter l'expérience.

Une économie qui se rebâtit et une réconciliation en marche devraient permettre au gouvernement Abbas d'obtenir la reconnaissance internationale de l'État palestinien en septembre prochain aux Nations unies. Depuis un an, plusieurs pays d'Amérique latine ont rejoint une centaine d'autres pays et accordé leur reconnaissance diplomatique à cet État. Le président Abbas mène maintenant une offensive en Europe. Il pourrait réussir.

En effet, la France est disposée à franchir le pas et à poser ce geste si le processus de paix est au point mort en septembre, une allusion voilée aux hésitations d'Israël. Ce geste entraînerait certainement d'autres pays. Que feront alors les États-Unis et le Canada?

Du côté israélien, les choses bougent aussi. Le premier ministre Nétanyahou maintient officiellement la ligne dure, mais se montre souple, comme d'autres dirigeants d'ailleurs. Le gouvernement israélien vient de débloquer le versement des taxes dues au gouvernement palestinien et qu'il retenait depuis la signature de l'accord avec le Hamas.

Quant aux relations avec le Hamas, le président Shimon Pérès n'a pas exclu d'ouvrir des négociations avec le mouvement si celui-ci accepte les conditions de la communauté internationale, à savoir la reconnaissance de l'État d'Israël et des accords conclus avec lui par les Palestiniens, ainsi que la renonciation à la violence. Enfin, d'autres demandent la reconnaissance immédiate de l'État palestinien.

Depuis la signature des accords d'Oslo en 1993, le processus de paix israélo-palestinien a connu des avancées spectaculaires et des reculs tout aussi dramatiques. Le mouvement auquel nous assistons présentement s'inscrit dans cette histoire. Il est quand même permis d'espérer.