Jean Charest a déclaré au énième lancement de son Plan Nord qu'il vivait le plus beau jour de sa carrière politique et qu'il était en politique pour réaliser de tels projets. Ce n'est pas mon cas et pour d'autres Québécois non plus, du moins je l'espère.

Jean Charest a déclaré au énième lancement de son Plan Nord qu'il vivait le plus beau jour de sa carrière politique et qu'il était en politique pour réaliser de tels projets. Ce n'est pas mon cas et pour d'autres Québécois non plus, du moins je l'espère.

J'ai plutôt envie de crier et de pleurer tellement c'est un jour triste pour le Québec et pour l'humanité. Le Plan Nord québécois, c'est un vaste plan de destruction de l'un des derniers espaces encore presque vierges de notre planète et d'un écosystème qui devrait être au plus tôt classé comme patrimoine mondial de la biodiversité, pour empêcher ce véritable massacre à la tronçonneuse annoncé.

Il est désolant d'entendre les élus de la Côte-Nord, les dirigeants des chambres de commerce de tout le Québec, et encore plus triste, les chefs autochtones, applaudir à une telle initiative dévastatrice du territoire québécois. Et tout cela, pour de l'argent. Encore une fois de l'argent pour les compagnies minières, les entrepreneurs en construction, les architectes, les ingénieurs, les autochtones, l'État québécois et les travailleurs payés à gros salaire qui vont pouvoir consommer encore plus.

Comme si notre seule valeur commune était devenue le matérialisme triomphant, pour combler un grand vide spirituel.

Le Nord québécois apparaît maintenant comme un bar ouvert où chacun va se servir à volonté. On dirait presque que l'on se réjouit du réchauffement climatique qui nous permet de réaliser enfin toutes nos ambitions sur cet immense territoire, alors que nous devrions nous inquiéter de tels changements climatiques et préserver ce qu'il en reste comme la prunelle de nos yeux. Peu importe les conséquences du développement tous azimuts partout sur la planète, avec les effets que nous connaissons même ici maintenant: la sécheresse, les inondations, les glissements de terrain, etc. Nous préférons nous mettre la tête encore plus profondément dans le sable et adopter une attitude suicidaire.

L'important, c'est d'en profiter le plus possible dès maintenant, comme si l'on pensait que de toute façon, les humains sont en train de s'autodétruire et qu'il n'y a plus rien à faire, sans aspirer à se prolonger à travers nos enfants et nos petits-enfants.

Les contribuables québécois ne veulent pas payer plus de taxes et d'impôts. L'État québécois, qui manque d'argent, ne veut pas aller le chercher là où il se trouve, c'est-à-dire chez les entreprises, dans les transactions financières, dans la spéculation, les abris et paradis fiscaux, donc chez les plus riches.

Comme si une autre forme de développement axée sur la qualité de vie avant le niveau de vie, l'entretien de nos infrastructures existantes avant d'en construire d'autres, les énergies renouvelables plutôt que des énergies gaspillées, le soutien aux peuples en voie de développement alors que nous, sauf exception, nous avons déjà tout ce qu'il nous faut, n'était pas possible.

La «vente de feu» de Jean Charest entamée au profit des sociétés minières, des pétrolières et des entreprises de gaz de schiste se poursuit, s'accélère et s'étend à plus grande échelle, et tout le monde est content.

Ne reste plus qu'à réélire M. Charest la prochaine fois. De toute façon, Pauline Marois, qui partage les mêmes valeurs, ferait la même chose, peut-être un peu plus lentement. À moins que les Québécois décident de faire un virage à 360 degrés et optent pour Québec Solidaire, un parti soucieux du bien commun et de l'environnement, comme ils l'ont fait avec le NPD. Un mince espoir, peut-être.