La Chine a sensiblement réduit son excédent commercial depuis trois ans. Il est passé de 300 milliards de dollars en 2008 (7% du PIB chinois) à 182 milliards l'année dernière (3% du PIB). Au premier trimestre 2011, la Chine a même enregistré un léger déficit commercial, ce qui ne s'était pas produit depuis le premier trimestre 2004.

La Chine a sensiblement réduit son excédent commercial depuis trois ans. Il est passé de 300 milliards de dollars en 2008 (7% du PIB chinois) à 182 milliards l'année dernière (3% du PIB). Au premier trimestre 2011, la Chine a même enregistré un léger déficit commercial, ce qui ne s'était pas produit depuis le premier trimestre 2004.

Les exportations chinoises sont reparties à la hausse depuis 2010 et la Chine gagne encore des parts de marché mondial, mais ses importations progressent encore plus vite. La croissance économique chinoise, qui a encore dépassé 10% l'année dernière, entraîne une forte demande de produits importés et notamment d'hydrocarbures et de matières premières. La flambée des cours mondiaux a contribué à gonfler la facture des produits primaires, qui représente un tiers du montant des importations totales chinoises au début de 2011, contre un quart en 2007. Le coût des importations de produits primaires se répartit à peu près également entre pétrole brut et minerais.

Ce sont donc les importations en provenance des continents riches en ressources naturelles qui ont progressé de façon la plus spectaculaire. Entre 2007 et le début de 2011, le montant des importations de la Chine en provenance d'Afrique a augmenté de 85%, dopées par le pétrole. L'Angola est devenu son deuxième fournisseur de pétrole brut (après l'Arabie Saoudite), et le Soudan son cinquième; l'Afrique du Sud, qui lui fournit surtout des minerais et métaux, est son premier partenaire commercial sur le continent. Dans le même temps, les importations de la Chine en provenance d'Amérique latine ont cru de 79%, composées principalement de minerais, métaux et produits agricoles, avec le Brésil et le Chili comme principaux fournisseurs. Quant aux importations chinoises d'Océanie, elles ont cru de 140% sous l'effet de ses achats de minerai de fer australien.

Le poids cumulé des trois continents dans ses importations totales est passé de 12% en  2007 à 17% au début de 2011. Dans ses exportations, leur poids est passé de 9% à 12%, mais malgré l'accélération de ses exportations, la Chine est déficitaire avec tous ses grands partenaires en Afrique, comme en Amérique latine, et encore plus avec l'Australie.

Pour la Chine, le but de ces échanges est de subvenir à ses besoins en matières premières industrielles et agricoles, mais aussi, et de plus en plus, de trouver des débouchés pour son industrie manufacturière, alors que la demande de ses grands marchés traditionnels, en Europe et aux États-Unis, est vacillante.  

En invitant l'Afrique du Sud au quatrième sommet des BRIC qui s'est tenu dans l'île de Hainan en avril dernier, la Chine a souligné l'importance qu'elle porte à ses relations avec les économies émergentes des trois continents.

La Chine a été contrainte par la crise mondiale de réorienter sa croissance vers son marché intérieur. Pour autant, cela n'a pas réduit les excédents massifs de ses échanges bilatéraux avec les États-Unis et l'Europe. Pour satisfaire sa demande intérieure, la Chine a redéployé ses échanges vers de nouveaux continents.