Un jour où j'étais en vacances au New Jersey, je me suis levée plus tôt afin d'aller voir le lever du soleil au bord de la mer. Soudain, tous les Américains croisés ont stoppé leur marche, sont descendus de leur vélo et ont cessé de bouger. Tout à coup, j'ai entendu l'hymne américain sortir des haut-parleurs placés ici et là sur la promenade. Chacun fixait le lever du jour avec une main sur le coeur. Plus aucun bruit, sauf le chant national. Une fois terminé, chacun a repris sa route.

Un jour où j'étais en vacances au New Jersey, je me suis levée plus tôt afin d'aller voir le lever du soleil au bord de la mer. Soudain, tous les Américains croisés ont stoppé leur marche, sont descendus de leur vélo et ont cessé de bouger. Tout à coup, j'ai entendu l'hymne américain sortir des haut-parleurs placés ici et là sur la promenade. Chacun fixait le lever du jour avec une main sur le coeur. Plus aucun bruit, sauf le chant national. Une fois terminé, chacun a repris sa route.

J'envie rarement les Américains. Mais, pendant un court instant, j'ai été émue. Et jalouse aussi. Jalouse de leur sentiment d'appartenance à leur pays. Un instant quotidien solennel comme on en voit rarement au Québec, sauf peut-être le 24 juin et lorsque le Canadien fait les séries.

J'étais si fatiguée de cette politique québécoise qui nous oblige sans arrêt à nous déplacer sur un axe fédéraliste-souverainiste, alors que concrètement, notre temps, on veut le prendre pour se soucier de ce qui nous préoccupe réellement. Ce qui nous touche au quotidien. Je suis loin de dire que la souveraineté est un mouvement en fin de vie. Mais à tout le moins, il est fragilisé et vaut la peine d'être repensé sérieusement par ses porte-parole. La preuve en a été faite ce 2 mai.

Quelle identité veut maintenant se donner la nation québécoise en choisissant si fortement un parti de gauche? Aussi, quel message envoie-t-elle à ses représentants provinciaux?

Dans quelques années, l'enjeu de la souveraineté devra être, selon moi, indissociable des enjeux importants au coeur des Québécois et être vu comme un ensemble. Pas la «souveraineté pour la souveraineté» ou la «souveraineté à tout prix»! Moi, la souveraineté à tout prix, je n'en veux pas! Ça ne me rejoint pas et je pense que ça ne rejoint plus non plus ma génération (j'ai 34 ans). Sa nouvelle plateforme devra composer un tout en ayant au coeur de ses enjeux: des politiques environnementales solides, une éducation plus juste et égalitaire pour tous les jeunes Québécois, l'accès aux soins de santé pour tous dans des délais raisonnables, une politique rigoureuse de reconnaissance des acquis professionnels pour les immigrants, et la promotion de la culture.

Ça serait tellement bien que les Québécois aient un sentiment d'appartenance politique aussi fort que celui qu'ils démontrent pour le Canadien de Montréal! Dans le fond, notre amour du hockey est fort. Pourquoi? Il nous permet de nous rassembler, de fêter, d'échanger, de nous retrouver comme nation.

J'ose croire que les discussions politiques reprendront de la vigueur au sein des familles québécoises après tant d'années de dormance. On se fait traiter de plate quand on parle de politique. Pourtant, discuter afin de savoir où vont mes impôts et la moitié de ma paie, je trouve ça bien cool et bien intéressant ! Ramenons le débat sur la place publique. Soyons responsables pour une fois!

J'espère, chers chefs provinciaux, que vous vous mettrez ardemment au travail dès aujourd'hui! Parce que nous, on sera là pour vous accueillir aux prochaines élections provinciales ! Et en attendant ces dernières, je vais aller me chercher un beau petit drapeau orange à mettre à ma voiture.