Depuis deux semaines environ, le Québec est sous le charme du chef du NPD, Jack Layton. Grâce à son sourire, son charisme et ses grandes promesses, il a réussi à tirer de sa torpeur une campagne plutôt terne et sans enjeux véritables.

Depuis deux semaines environ, le Québec est sous le charme du chef du NPD, Jack Layton. Grâce à son sourire, son charisme et ses grandes promesses, il a réussi à tirer de sa torpeur une campagne plutôt terne et sans enjeux véritables.

De fait, il faut reconnaître que M. Layton mène une excellente campagne qui, jusqu'à maintenant, a réussi à séduire les Québécois. Mais si on décortique l'effet Jack, on se rend compte qu'il plane sur l'instabilité économique et sociale du Québec.

En ce moment, en raison des effets néfastes de la dernière récession, de nombreux Québécois vivent une situation économique incertaine, voire précaire, en raison des nombreuses pertes d'emplois. Effectivement, le Québec n'a pas regagné tous les points perdus au cours de l'année 2008. On aura compris que, dans ces conditions pour le moins troubles, il lui est facile de vendre du rêve aux Québécois.

Mais malheureusement, ce n'est là que pensée magique ; car le jus de raisins ne coulera pas par les robinets avec Jack Layton comme chef de l'opposition.

En fait, si l'on fait abstraction de l'ensemble de ses promesses psychédéliques, c'est là la meilleure place que peut espérer obtenir Jack Layton. Et le NPD majoritaire au Québec, cela signifie un affaiblissement certain de l'ensemble des Québécois à la Chambre des communes.

En ce moment, même si le Bloc québécois est critiqué et que ces critiques sont souvent justifiées, il ne faut pas perdre de vue que ce parti défend exclusivement les intérêts du Québec.

Mais avec Jack dans l'opposition et une majorité de sièges au Québec, notre voix sera inévitablement noyée à l'intérieur de celles des autres provinces canadiennes qui, bien entendu, ne partagent pas les mêmes intérêts que nous. Cela est d'autant plus vrai que, selon les sondages, il y a un risque certain qu'un gouvernement conservateur majoritaire soit élu sans le Québec.

De plus, il faut se souvenir que, par le passé, le NPD a souvent trahi le Québec. En 1981, lors de la nuit des longs couteaux, le NPD n'a pas bougé pour critiquer l'isolement du Québec. Pour être plus juste, on se souviendra que c'est Roy Romanow et Allan Blakeney, des néo-démocrates, qui ont trahi le Québec ce soir-là avec Jean Chrétien. En 1987, au cours de son congrès national, alors sous l'égide de son chef Ed Broadbent, le NPD s'est opposé au concept de société distincte inscrit dans les cinq revendications émises par gouvernement de Robert Bourassa. À ce titre, le NPD est en grande partie responsable du rejet de l'accord du lac Meech et, par conséquent, de l'isolement actuel du Québec.

Évidemment, succomber à l'effet Jack est tentant pour de nombreux électeurs puisqu'il semble représenter le changement, mais un changement ne signifie pas toujours une amélioration. Il faut donc se garder du chant des sirènes, car aussi mélodieuses soient-elles, elles peuvent nous entraîner dans les profondeurs de l'abîme.