Du 23 mai au 10 juin 2011, les producteurs et les importateurs de bois d'oeuvre résineux des États-Unis seront consultés au moyen d'un référendum organisé par le ministère américain de l'Agriculture afin d'obtenir leur accord à l'imposition d'une taxe destinée à augmenter l'usage du bois d'oeuvre résineux aux États-Unis.

Du 23 mai au 10 juin 2011, les producteurs et les importateurs de bois d'oeuvre résineux des États-Unis seront consultés au moyen d'un référendum organisé par le ministère américain de l'Agriculture afin d'obtenir leur accord à l'imposition d'une taxe destinée à augmenter l'usage du bois d'oeuvre résineux aux États-Unis.

Une majorité des 595 producteurs américains et des 883 importateurs américains de bois d'oeuvre résineux vont sans doute acquiescer à l'imposition d'une taxe spécifique destinée à financer quelque 100 millions de dollars US en recherche de marché et en publicité générique sur cinq ans, à partir de 2012, en partie parce qu'ils n'auront pas à payer toute la facture.

Même si cette campagne promotionnelle sera contrôlée et dirigée par le gouvernement des États-Unis, les exportations canadiennes aux États-Unis seront taxées à la frontière pour aider à payer le programme américain. Les Canadiens ne voteront pas pour déterminer s'ils consentent à être taxés, et n'auront rien à dire sur la façon dont l'argent sera dépensé.

En 2006, le gouvernement du Canada a perçu 1 milliard de dollars appartenant à l'industrie canadienne du bois d'oeuvre, une somme qu'il a donnée aux États-Unis pour régler le dernier épisode de la dispute sur le bois d'oeuvre. C'est avec une partie de cet argent que ce nouveau plan pour taxer les Canadiens et donner encore plus d'argent aux États-Unis a été développé.

Je ne connais personne dans l'industrie du bois d'oeuvre qui serait en désaccord avec l'idée de promouvoir l'usage du bois, surtout que certains matériaux moins «verts» comme l'acier et le plastique font une concurrence de tous les instants à un matériau renouvelable comme le bois d'oeuvre. Mais qui devrait payer pour un tel programme?

Les concepteurs de ce programme américain check-off pour le bois d'oeuvre ont admis qu'ils ne sauraient convaincre l'industrie de payer volontairement sur une longue période de temps, mais ils croient que les Américains qui contrôleront et géreront le programme, paieront volontairement une partie de la facture pourvu qu'ils puissent forcer les Canadiens, qui n'auront rien à dire, à payer une part importante de cette facture. Après des années à avoir accusé le Canada de subventionner l'industrie canadienne (une chose qu'ils n'ont jamais réussi à prouver), les États-Unis, en fait l'industrie américaine, veulent forcer le Canada à subventionner un programme destiné à la promotion de l'industrie américaine.

Ce programme contrevient à l'ALÉNA, qui interdit tout nouveau tarif à la frontière, et les lois commerciales, qui peuvent servir de recours. Une fois adoptée, il n'y aura pas de recours légal, du moins pas sous les lois commerciales. Le programme check-off est créé en vertu d'une loi de 1996 (U.S. Farm Bill) au bénéfice de l'industrie américaine. Tout bénéfice à l'industrie canadienne serait une coïncidence.

Quelque 350 millions du 1 milliard de dollars donnés aux États-Unis en 2006 étaient censés être consacrés à des «initiatives méritoires», incluant la promotion de matériaux de construction «verts». Après cinq ans, ces fonds restent largement non dépensés et donc disponibles s'il y avait un consensus pour un nouveau programme promotionnel.

Les Canadiens ne devraient pas abandonner leur souveraineté à une décision unilatérale américaine d'imposer une nouvelle taxe aux Canadiens, toute vertueuse qu'elle soit, puisque des fonds sont déjà disponibles à cet effet.

L'industrie forestière canadienne connaît les défis économiques les plus importants de son histoire. Au moment où ses marchés s'effondrent, elle a à payer des taxes à l'exportation pour le privilège de fournir un marché américain en régression. Elle sera maintenant forcée à payer pour un programme promotionnel du gouvernement américain conçu principalement pour subventionner ses compétiteurs américains.

Tous les partis politiques canadiens devraient déclarer leur opposition à ce contournement des règles du commerce international, défendant ainsi la souveraineté canadienne, l'intégrité et le bien-être économique de l'industrie forestière canadienne, qui employait encore 238 000 Canadiens en 2009.