Le 6 ou le 7 avril de l'an 30, un homme, Jésus de Nazareth, a été crucifié aux portes de Jérusalem par des soldats romains, sous la pression du Sanhédrin juif, devant une foule en délire. Cet homme dont on parle encore aujourd'hui était un révolutionnaire: il a confronté les pouvoirs civil et religieux de son temps, en combattant l'exploitation, l'injustice et la violence. Il était prophète: il a dénoncé la religion en s'opposant au légalisme des prêtres, à l'exclusion des blessés de la vie. Il était un homme libre : il a présenté un nouveau visage de Dieu en libérant les gens du fardeau de la Loi et en redonnant l'espoir aux pauvres et aux exclus.

Le 6 ou le 7 avril de l'an 30, un homme, Jésus de Nazareth, a été crucifié aux portes de Jérusalem par des soldats romains, sous la pression du Sanhédrin juif, devant une foule en délire. Cet homme dont on parle encore aujourd'hui était un révolutionnaire: il a confronté les pouvoirs civil et religieux de son temps, en combattant l'exploitation, l'injustice et la violence. Il était prophète: il a dénoncé la religion en s'opposant au légalisme des prêtres, à l'exclusion des blessés de la vie. Il était un homme libre : il a présenté un nouveau visage de Dieu en libérant les gens du fardeau de la Loi et en redonnant l'espoir aux pauvres et aux exclus.

Ce Jésus, Dieu l'a ressuscité; il l'a fait Christ et Seigneur. Telle est la foi chrétienne. En passant de la mort à la vie, l'événement qu'on célèbre est devenu Pâques, la fête du passage. Mais attention! La résurrection n'est pas un retour à la vie comme avant; les évangélistes nous disent que personne n'a reconnu physiquement le ressuscité. Il y a donc eu transformation, un nouveau type de présence. Et comme ce sont des femmes qui sont témoins les premières du ressuscité, il s'agit sans doute d'un accouchement, d'une naissance, celle d'un monde nouveau.

Dans leurs récits de Pâques, les évangélistes nous disent qu'il y a quelque chose de neuf que seule la foi permet de voir et de reconnaître. Comme Jésus ne peut plus paraître comme avant, puisqu'il est mort, il doit apparaître autrement, puisqu'il est vivant; et c'est là que la foi permet de voir et de croire. Il y a un verbe qui revient souvent dans l'évangile de saint Jean : courir. Tout le monde court: Marie-Madeleine court au tombeau; constatant que la pierre a été enlevée du tombeau, elle court avertir Pierre et le disciple que Jésus aimait. Apprenant la nouvelle, les deux disciples courent eux aussi, mais l'autre disciple court plus vite que Pierre. Arrivé au tombeau, Pierre constate que le linceul est là bien plié, mais sans plus, tandis que l'autre disciple, arrivé le premier, parce qu'il courait plus vite que Pierre, lui, il voit et il croit.

Le verbe courir semble être synonyme du verbe aimer. Plus on aime, plus on court vite, et plus on court vite, plus on voit et on croit au ressuscité. Pâques est donc une expérience de foi et de coeur : la foi chrétienne n'est pas tant une connaissance avec la tête, qu'une reconnaissance avec le coeur. Il faut avoir été saisi par le coeur pour adhérer à la foi et reconnaître le Christ ressuscité. N'est-ce pas là l'expérience des premiers chrétiens, dont le témoignage nous est parvenu jusqu'à aujourd'hui?

Le chrétien, c'est celui ou celle qui est capable de courir vite, d'aimer assez pour voir et pour croire que le Christ habite déjà les personnes qu'il va rencontrer. Et c'est là qu'on peut témoigner de sa foi au ressuscité, en confirmant sa présence au coeur du monde.

Il prend le visage de l'opprimé, il s'identifie à celui ou celle qui a faim de justice, il est dans la peau de l'exclu et du marginal. En le reconnaissant à travers ces visages déformés par la misère, les chrétiens deviennent des annonceurs de la Bonne Nouvelle, des semeurs d'espérance.

Si, dans tous les évangiles, on dit que le tombeau est vide, ce n'est pas une preuve de la résurrection de Jésus. C'est seulement une manière de dire que le Christ ressuscité ne peut habiter les cimetières. Il est vivant et habite le coeur des femmes et des hommes d'aujourd'hui. Il ne tient qu'à nous de le reconnaître, puisqu'il ne cesse de nous apparaître.

La seule preuve de la résurrection, ce sont les chrétiens de tous les temps, capables de courir, capables d'aimer, capables de témoigner de la présence du ressuscité...

Joyeuses Pâques 2011!