Je suis une fois de plus ébahi par la situation dans le monde de l'éducation au Québec. Les propos qui m'irritent le plus ont été tenus par Louis-Philippe Savoie, le président de la Fédération étudiante universitaire de Québec (FEUQ), qui se dit la voix de tous les étudiants et qui ne manque pas de projeter l'image d'une population étudiante nombriliste.

Je suis une fois de plus ébahi par la situation dans le monde de l'éducation au Québec. Les propos qui m'irritent le plus ont été tenus par Louis-Philippe Savoie, le président de la Fédération étudiante universitaire de Québec (FEUQ), qui se dit la voix de tous les étudiants et qui ne manque pas de projeter l'image d'une population étudiante nombriliste.

Je dois dire que j'attends davantage de notre génération que de répéter l'erreur de la génération des baby-boomers, reconnue pour se plaindre la bouche pleine sans proposer de solutions.

Il est évident que la situation des universités est présentement désastreuse et chaque parti politique, lorsqu'il a été dans l'opposition, s'est empressé de clamer le dégel des droits de scolarité. Évidemment, une fois au pouvoir, c'est une autre paire de manches que de joindre l'acte à la parole. Voici un gouvernement qui ose le faire; et bien que je ne sois pas nécessairement d'accord avec toutes leurs mesures, il est rafraichissant de voir une solution réaliste être implantée.

Maintenant, si notre bien-aimé président de la FEUQ voulait bien daigner ne pas jouer le jeu de la danse des décibels en s'égosillant sur tous les médias qui veulent bien le recevoir et proposer une solution réaliste au sous-financement des universités plutôt que de seulement s'indigner devant les faits, nous pourrions en tant qu'étudiants avoir une bonne raison de protester.

Plusieurs peuvent penser que je fais partie des étudiants qui l'ont eu facile. Alors, pour contrer l'argument tout de suite, je fais partie de la proportion des étudiants qui se sont vu refuser l'accès aux prêts et bourses, malgré que ma situation financière familiale ne permette pas de me payer des études universitaires, un loyer, des livres, du matériel et j'en passe. En somme, j'ai dû travailler pour payer mon éducation, comme c'est le cas pour beaucoup d'entre nous.

Il serait aussi intéressant de s'interroger sur ceux qui sont outrés par cette hausse des droits de scolarité parmi la population universitaire. Selon les chiffres de 2005, la proportion d'étudiants accédant aux études supérieures vis-à-vis le nombre de finissants enregistrés était de moins de 20% au Canada. Ces chiffres sont tirés des données publiées par le Conseil des ministres de l'Éducation.

Donc, plus de 80% des étudiants universitaires ne finiront pas leurs études. Ce n'est certainement pas parce que les droits de scolarité sont trop élevés puisqu'ils sont beaucoup moins élevés qu'à bien d'autres endroits où le taux d'abandon est moins inquiétant. Par contre, parmi les 20% qui réussissent, la plupart d'entre nous travaillent fort pour terminer nos études. Les menaces de grèves, les manifestations et les autres moyens de pression exercés par la FEUQ et autres associations étudiantes viennent seulement ajouter au stress incroyable qui pèse inlassablement sur les étudiants comme nous qui veulent seulement passer à travers cette étape de notre vie et devenir de bons contribuables.

Mon attaque n'est pas dirigée vers les fondements de la FEUQ. Elle est dirigée vers tous ceux qui se plaignent sans proposer de solution aux problèmes. Ouvrons-nous les yeux, les universités sont sous-financées et tous ceux qui sont étudiants comme moi doivent s'éblouir devant l'imagination du corps professoral qui parvient malgré tout à fournir une éducation digne de ce nom dans les circonstances.

La situation ne peut plus durer et bien que ma situation financière soit précaire, je suis prêt à faire ma part. Toute une génération avant nous a pelleté en avant les problèmes; pensons seulement à la Régie des rentes du Québec. Mais je ne suis pas prêt à faire la même chose.

Je ne veux pas que mes enfants et leurs enfants doivent se satisfaire d'une éducation de deuxième ordre parce qu'en lâche, je suis sorti beugler mon mécontentement dans les rues en gardant bien hautes mes oeillères.