Dans ma voiture, j'entends parler des journées de la persévérance scolaire. J'arrive à la maison, j'ouvre le journal et voilà le même discours qui se répète: les parents ont un rôle prédominant dans la réussite scolaire de leur enfant. C'est vrai.

Dans ma voiture, j'entends parler des journées de la persévérance scolaire. J'arrive à la maison, j'ouvre le journal et voilà le même discours qui se répète: les parents ont un rôle prédominant dans la réussite scolaire de leur enfant. C'est vrai.

Pourtant, quand je lis cela, je me sens toujours coupable en tant que mère. C'est que mon fils ne réussit pas bien à l'école. Alors, c'est ma faute?

Mon fils vient d'avoir 18 ans. Beau, sociable, et drôle, il a tout pour réussir dans la vie. Mais il n'a pas tout pour réussir... à l'école. Cela fait 13 ans qu'il «fait du temps» en classe, comme me l'a si bien dit son directeur.

Pourquoi ne réussit-il pas? Plusieurs raisons: manque d'intérêt flagrant, des professeurs pas assez motivants, manque de concentration, etc. Depuis la maternelle, l'objectif était, au moins, qu'il termine son 5e secondaire. Après, je me disais qu'il serait assez vieux pour choisir une voie qui lui conviendrait. Dans quelques mois, ce but devrait être atteint. Et moi dans tout ça? Je vais être la maman la plus fière. Pas d'université ou de grands diplômes pour lui. C'est son choix et je le respecte.

De mon côté, j'aurai tout fait, tout essayé pour qu'il ne décroche pas. Ce qui n'a pas été facile, surtout durant les deux dernières années où le taux de décrochage chez les jeunes garçons est à son apogée. Et à cause de quoi? Des parents? Je ne crois pas. Je pense que plusieurs petits garçons ne trouvent simplement pas leur place, assis sur une chaise d'école toute la journée, à assimiler des informations qu'ils ne comprennent souvent pas.

Qu'est-ce qu'un parent comme moi peut faire de plus? J'ai lu à mon enfant depuis qu'il est bébé, je l'ai traîné dans les bibliothèques, les librairies, je lui ai fait visiter à peu près tous les musés du Québec et je l'ai aidé à faire ses devoirs assidûment soir après soir. Bref, je considère que je n'ai rien à me reprocher.

À chaque réunion de parents, on me disait les mêmes choses à son sujet: manque de concentration, trop bavard, travaux mal faits... Pendant 13 ans, j'ai répondu la même chose au professeur: «Mais donnez-moi des trucs pour l'aider! Que puis-je faire de plus?» Mais personne ne semblait pouvoir me donner de réponse. On s'est donc arrangé tout seuls, mon fils et moi.

Ce diplôme du secondaire, s'il le décroche, sera notre réussite à nous deux, parce que ce n'est sûrement pas les professeurs, les directeurs ou le ministère de l'Éducation qui auront aidé mon fils à «traverser» sa vie scolaire.

Et si c'était à refaire? Il irait dans un école alternative, plus à l'écoute de ses besoins, de ses goûts, et de sa personnalité. Comme je l'ai déjà dit à son directeur: «Je pense que l'école fait ressortir le pire en lui.»

Alors, au lieu de dire que les parents doivent s'impliquer, pourquoi ne pas essayer de comprendre ce qui manque au quotidien scolaire pour accrocher tous ces petits garçons-là?