Je ne suis pas contre la fessée (voir l'opinion parue dans La Presse du 28 janvier, «Un vestige gênant»). Les parents devraient se sentir autorisés d'y avoir recours lorsque leur jugement parental leur signifie que c'est la chose à faire. Et à mon avis, il y a même des situations où ne pas y avoir recours m'apparaît comme de la négligence parentale.

Je ne suis pas contre la fessée (voir l'opinion parue dans La Presse du 28 janvier, «Un vestige gênant»). Les parents devraient se sentir autorisés d'y avoir recours lorsque leur jugement parental leur signifie que c'est la chose à faire. Et à mon avis, il y a même des situations où ne pas y avoir recours m'apparaît comme de la négligence parentale.

Je sais pertinemment que d'affirmer une chose pareille risque de m'attirer des tas de critiques. Je risque d'être vue comme un mauvais parent, un parent qui manque de jugement, de sensibilité, un parent tyrannique. Pourtant, je n'ai aucun doute quant à mes qualités parentales, ni sur mon amour pour mes enfants.

La fessée n'a jamais été une pratique courante pour moi. Mais oui, je l'ai utilisée quelques fois, comme j'ai utilisé quelques fois l'intimidation, la coercition. Et quand j'osais en parler à mon entourage, on me répondait généralement: «Personne n'est parfait... Tu es une bonne maman quand même.» Mais il se trouve que, sauf exception, je n'éprouve pas de honte pour tout cela. Je ne cherche l'absolution de personne.

Dans l'intimité familiale, est-ce que dire «je t'aime» suffit toujours à exprimer notre tendresse à nos enfants? N'avons-nous pas aussi à leur prodiguer des caresses, des baisers et des câlins? Notre corps leur exprime notre tendresse, parfois bien plus que nos mots. Les enfants comprennent le langage des sens avant de comprendre celui des mots. Durant toute leur enfance, ils se détachent graduellement du monde des sens pour entrer dans celui de l'intellect. Si nous ne communiquons pas avec leurs sens, notre communication est incomplète. Les enfants sont des personnes à part entière, mais ils ne sont pas des adultes et n'ont ni les mêmes capacités, ni les mêmes besoins. Il serait peut-être temps de le reconnaître.

Si on veut vraiment faire preuve de respect envers les enfants, il faudrait reconnaître que les enfants ne sont pas des adultes, et attendre d'eux qu'ils comprennent le sens de la morale, à n'importe quel âge, ce n'est pas respecter leur développement.

Dans sa lettre, Alain Roy soutient que la punition corporelle n'a aucune vertu pédagogique ou éducative. Je crois, au contraire, qu'elle peut parfois avoir des vertus, encore plus valables que la morale des mots. Et ces quelques cas suffisent pour qu'on ne touche pas au droit de correction parentale prévu au Code criminel.

Si on interdit la fessée occasionnelle par peur que certains parents n'interprètent cela comme une invitation aux excès de violence, alors devrons-nous interdire la tendresse de peur que cela ne dégénère en inceste?

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