Québec solidaire est né le 5 février 2006 de la fusion de l'Union des forces progressistes (UFP), un rassemblement politique de petits partis de gauche créé en 2002 autour d'Amir Khadir, et d'Option citoyenne, un mouvement politique née en 2004, à l'initiative de militantes féministes, dont Françoise David.

Québec solidaire est né le 5 février 2006 de la fusion de l'Union des forces progressistes (UFP), un rassemblement politique de petits partis de gauche créé en 2002 autour d'Amir Khadir, et d'Option citoyenne, un mouvement politique née en 2004, à l'initiative de militantes féministes, dont Françoise David.

Au Québec, l'émergence d'un tel parti apparaît comme une anomalie. La gauche partisane n'a jamais été bien établie au niveau provincial. La raison principale est que, au Québec, l'identité politique de gauche s'est longtemps superposée à l'identité politique nationale. Le Parti québécois a réussi durant presque 50 ans à créer un monopole de la représentation nationale et sociale. Ce double monopole a été remis en question avec la création de Québec solidaire.

Québec solidaire s'est créé en partie contre le PQ et ses politiques jugées insatisfaisantes sur le plan social. Les deux chefs de Québec solidaire espéraient créer un rapport de force suffisant pour obliger celui-ci à se positionner sur certains enjeux, jugés laissés-pour-compte. Cette stratégie a semblé fonctionner dans un premier temps. Rappelons-nous de la création du club politique de gauche SPQ Libre au sein du PQ. Nous en sommes bien loin aujourd'hui: le SPQ Libre a été dissout et le PQ s'est acoquiné avec la richesse individuelle.

Les bénéfices de la création de Québec solidaire sur la vie politique sont autres. Plusieurs éléments, dans le fonctionnement de QS, dérangent le fonctionnement jugé «normal» de notre système démocratique et rendent perplexes les observateurs, notamment la parité à la tête du parti (mais où est le vrai chef?). Les militants prennent le temps de débattre et d'apprendre, remettant en question la notion d'efficacité démocratique (à propos de la souveraineté, du féminisme, des enjeux environnementaux).

La présence de Québec solidaire modifie également les dynamiques politiques locales. Bien implanté dans les milieux militants locaux, QS est un nouvel allié des luttes sociales et environnementales, sur lequel les acteurs communautaires et syndicaux peuvent compter. Il offre une structure de réflexion et un service de recherche très efficace, il peut agir comme une courroie de transmission de certaines idées, identités et intérêts à l'Assemblée nationale et il jouit d'une visibilité médiatique supérieure à celle que peuvent avoir les groupes.

En cinq ans, Québec solidaire s'est construit une «niche» politique intéressante. Il est passé d'un statut de parti en dehors du jeu institutionnel (où tous les coups étaient permis ou presque) à un parti dans le jeu institutionnel où certains comportements sont jugés déviants (en particulier pour son chef parlementaire). Ce faisant, il apporte un vent de fraîcheur aux pratiques politiques.

Et si sa présence était plutôt le signe de notre maturité politique?