Avec l'eau et l'air, la nourriture nous permet de vivre. Pendant toute notre histoire, être en mesure de se nourrir a été une source constante d'inquiétudes. Ça l'est encore aujourd'hui pour les plus pauvres d'entre nous. Le secteur agroalimentaire n'est donc pas un secteur économique comme les autres, car la production et la distribution de nourriture sont tout simplement vitales. De plus, un secteur agroalimentaire stable et apte à nourrir la population est nécessaire pour qu'une société progresse.

Avec l'eau et l'air, la nourriture nous permet de vivre. Pendant toute notre histoire, être en mesure de se nourrir a été une source constante d'inquiétudes. Ça l'est encore aujourd'hui pour les plus pauvres d'entre nous. Le secteur agroalimentaire n'est donc pas un secteur économique comme les autres, car la production et la distribution de nourriture sont tout simplement vitales. De plus, un secteur agroalimentaire stable et apte à nourrir la population est nécessaire pour qu'une société progresse.

Quand ce secteur ne va pas, rien ne va, car lorsqu'on a faim, on ne fait rien d'autre que d'avoir faim. Heureusement pour nous, au Québec, la famine ne nous guette pas. En ce sens, notre secteur agroalimentaire remplit son rôle. Mais...

Manger est quelque chose que nous faisons jour, après jour, après jour, trois fois par jour, pendant toute notre vie. Quand on n'a jamais eu à se soucier de trouver de la nourriture, l'acte de se nourrir peut donc devenir banal. En plus, ça prend une bonne part du budget et entre la famille, le travail, le transport, la télé, les loisirs, les amis, etc. qui trouve encore le temps de faire à manger? La réponse à ce problème? Des aliments transformés, prêts à consommer et moins chers que les aliments frais. Les consommateurs en demandent et les industriels en offrent!

Il y a juste un petit problème: ça rend les gens malades. À une époque où la nourriture est particulièrement abondante et abordable et où nous n'avons plus à nous soucier de trouver à manger, les maladies liées à l'alimentation ne font qu'augmenter. Pourquoi? Parce que les gens préfèrent justement manger des aliments transformés, si pratiques, mais de piètre qualité, qui contiennent beaucoup trop de sel, de gras, de sucre, en plus de tous ces ingrédients inconnus sortis tout droit d'un manuel de chimie. Apparemment, nous mangeons de la crap, et ce, en trop grande quantité. Une autre conséquence, c'est qu'à consommer ainsi de la crap nous traitons les sols, les animaux, les cultures, les agriculteurs, etc. à l'image de ce que nous consommons et nous ne comprenons plus leur importance.

Mais même si nous désirons changer nos habitudes alimentaires, la nourriture hyper transformée, peu nutritive et produite de manière non durable, est bien souvent moins chère que les aliments frais, guidant donc malgré nous nos décisions d'achats. Sans entrer dans les détails, notons simplement que cette situation est possible à cause des politiques agricoles mises en place dans les dernières décennies. Celles-ci ont très largement encouragé des pratiques agricoles industrielles néfastes pour l'environnement, qui permettent de produire en grande quantité et pour moins cher des aliments néfastes pour les consommateurs.

Ce système va donc clairement dans la mauvaise direction et, pour le changer, les consommateurs sont ceux qui ont le plus de pouvoir. Premièrement, ils doivent commencer par se préoccuper de ce qu'ils mangent et y accorder de l'importance. Si on n'a pas le temps de se faire à manger, on devrait peut-être se demander après quoi on court au juste. Qu'est-ce qui peut bien être plus important que de manger? Bien manger requiert des efforts et du temps et peut vouloir dire faire des choix difficiles. Par exemple, laisser tomber une émission de télévision en soirée le temps de préparer le repas...

Les consommateurs peuvent également exercer leur rôle de citoyens, en exigeant du gouvernement des politiques agricoles qui ont de l'allure, comme celles proposées dans le rapport Pronovost sur l'avenir de l'agriculture et l'alimentation au Québec, sorti en 2008, et que le gouvernement tarde à mettre en place.

Ils peuvent aussi demander des produits transformés de meilleure qualité auprès de leurs épiciers. Ces derniers ont tout intérêt à fournir ce que demandent les consommateurs.

Les autres acteurs du secteur peuvent aussi participer au changement. Les compagnies qui produisent la crap en question peuvent produire de la nourriture de meilleure qualité et certaines ont commencé à le faire. En réduisant par exemple la quantité de sel dans leurs produits. Mais comme leurs actions sont avant tout tournées vers la recherche de profits, on ne peut espérer beaucoup de leur part. Donc, là encore, les gouvernements ont un rôle à jouer, en mettant en place des politiques d'étiquetage qui informent clairement les consommateurs sur ce qu'ils s'apprêtent à acheter.

Mais tout revient toujours aux consommateurs. Car si ces derniers ne s'intéressent pas à ce qu'ils mangent, on peut leur faire gober n'importe quoi.