Nous ne protégeons pas mieux qu'ailleurs nos jeunes hockeyeurs au Québec en intégrant le contact plus tard dans leur développement. Au contraire, nous les mettons plus à risque et nous compromettons leur développement.

Nous ne protégeons pas mieux qu'ailleurs nos jeunes hockeyeurs au Québec en intégrant le contact plus tard dans leur développement. Au contraire, nous les mettons plus à risque et nous compromettons leur développement.

Aucune étude valable ne démontre que l'apprentissage du contact à un plus jeune âge produit plus de commotions cérébrales. L'étude de Carolyn Emery rapporte qu'il y a plus de commotions cérébrales chez les jeunes de niveau pee-wee en Alberta que chez nous. Le contraire serait surprenant. Le contact commence à l'âge pee-wee là-bas alors qu'il est interdit chez nous jusqu'à l'âge bantam. Pour être valable, il faut des études qui comparent des pommes avec des pommes. Combien de commotions subissent-ils en Alberta à l'âge bantam (une fois le contact bien intégré) comparativement au Québec au moment où le contact est permis?

Chez nous, l'intégration du contact au niveau bantam est plus risquée qu'à l'âge pee-wee. Le but du contact est d'appliquer la force nécessaire pour maîtriser le disque. Plus on leur apprend jeune le comment et le pourquoi du contact, plus les effets négatifs seront réduits.

À l'âge bantam (13-14 ans), les habitudes de jeu sont établies depuis cinq ou six ans déjà et sont donc plus difficiles à changer. L'adaptation est plus longue et plus complexe et leur développement est compromis. À l'âge pee-wee, ou même atome, cette dimension du jeu serait intégrée plus facilement au début du processus. De plus, à l'âge bantam, la différence de gabarit entre les joueurs de «première année» et les joueurs de «deuxième année» (les catégories sont des groupes de deux ans) est la plus prononcée durant l'adolescence et représente en soi plus de risques.

Une autre partie du problème vient de l'équipement. Jamais les joueurs de hockey n'ont été aussi bien protégés qu'aujourd'hui, et pourtant, on a l'impression qu'ils n'ont jamais été aussi blessés. C'est que l'équipement moderne donne un faux sens de sécurité. Plus performant, il est devenu aussi une arme redoutable qui, en soi, est devenu une source importante de blessures.

À moins d'interdire le hockey complètement, il sera impossible d'éradiquer les blessures et commotions cérébrales. Mais si nous voulons protéger nos enfants et minimiser les risques, nous devons intégrer le contact (et l'encadrement qui vient avec) plus jeune, beaucoup plus jeune.

Malheureusement, l'hygiène sociale qui prévaut et certains raccourcis journalistiques nous poussent vers une surprotection de nos enfants, surtout de nos garçons, et produisent l'effet contraire, soit des garçons ramollis et irresponsables autant sur la glace que sur les bancs d'école.