Lundi soir dernier, la population de Saint-Édouard-de-Lotbinière était invitée à une séance d'information publique par la compagnie Questerre Energy, maître d'oeuvre du projet des gaz de schiste dans notre municipalité. Le but de la rencontre consistait à renseigner nos gens sur l'évolution du projet et les étapes à venir.

Lundi soir dernier, la population de Saint-Édouard-de-Lotbinière était invitée à une séance d'information publique par la compagnie Questerre Energy, maître d'oeuvre du projet des gaz de schiste dans notre municipalité. Le but de la rencontre consistait à renseigner nos gens sur l'évolution du projet et les étapes à venir.

Comme on pouvait bien se l'imaginer, les opposants s'y sont présentés en grand nombre. Bien préparés à la suite de nombreuses répétitions l'automne dernier, ils ont ressorti leurs arguments habituels: scénarios apocalyptiques, insultes, attaques personnelles, mépris et persiflage envers nos hôtes. Tout l'arsenal des moyens pathétiques de ceux qui n'ont aucun argument rationnel à faire valoir a été ressassé ad nauseam.

Ces interventions émotives n'ont rien ajouté au débat; elles n'ont servi qu'à faire traîner en longueur la soirée. Au moins, les opposants ont le mérite d'être clairs: ces pseudo-environnementalistes ne veulent du projet à aucun prix. Bien entendu, ils ont droit à leur opinion et nous la respectons. Mais voilà qu'en plus, ils se pensent investis de la mission de venir nous convaincre, nous, pauvres gens ignorants de la campagne, de refuser le projet.

Pourtant, si ces pseudo-environnementalistes s'étaient donné la peine, en venant nous visiter, de jeter un coup d'oeil autour d'eux, ils auraient vu des fermes prospères, des commerces et entreprises florissantes, des maisons propres et bien tenues. Nos gens ne sont peut-être pas tous des diplômés d'université, mais ils savent administrer un budget. Comme leurs ancêtres venus s'établir dans les forêts de Lotbinière pour défricher et bâtir un coin de pays, ils n'ont pas peur de trimer dur pour gagner leur vie. Ils sont habitués de se prendre en main et n'ont pas besoin d'être endoctrinés, dirigés par des gens venus d'ailleurs.

Dès le début du projet de Questerre, lorsqu'il a été possible d'obtenir de l'information sans ingérence indue, les responsables ont été très clairs avec nous: il n'y a pas de garantie absolue qu'il n'y aura pas, éventuellement, de complications. Ceci est compris et accepté par nos gens. Aucun projet de ce genre n'est à l'abri d'un accident, nous le savons. Nous aussi, nous sommes capables de lire et de nous renseigner, de nous faire librement une idée sur le sujet.

Cependant, nous croyons les responsables quand ils disent que tous les moyens seront mis en oeuvre pour minimiser les impacts négatifs et que le développement se fera de la façon la plus harmonieuse possible, dans le respect des règles établies. Comme il appartiendra à nous, gens de Saint-Édouard, de gérer les dégâts s'il en est, il me semble que notre opinion devrait être prise un peu en considération par les médias qui n'en ont pourtant que pour les opposants.

Le projet d'exploitation des gaz de schiste représente un apport économique indiscutable pour notre municipalité. Personne ne s'en soucie chez les opposants, mais le fait est que les entreprises impliquées dans l'exploration des gaz de schiste ont dépensé, jusqu'ici, des millions de dollars dans l'économie locale. Bien sûr, les pseudo-environnementalistes ne mangent pas de ce pain-là et ne se laissent pas acheter, comme nous, par les gros méchants gaziers.

Demandons-nous, également, si nous pouvons, collectivement parlant, nous passer des redevances et retombées de cette industrie alors que l'endettement grandissant du Québec fait planer sur les générations futures de bien plus grandes menaces que celles de l'industrie gazière. Le potentiel gazier dans Lotbinière est exceptionnel. Allons-nous en profiter ou continuer d'acheter le gaz de l'Ouest canadien et augmenter ainsi notre dépendance énergétique à long terme? On pourrait au moins en faire le débat.

Plus de 90% des propriétaires fonciers de Saint-Édouard ont donné leur accord au projet et apposé leur signature à cet effet. Voilà les résultats de l'utilisation de tactiques douteuses par les opposants dans une population habituée au respect des idées des autres, à la courtoisie et au simple bon sens.

Ce n'est pas un moratoire sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste au Québec qu'il faut, mais un moratoire sur la désinformation entourant la question. On ferait bien d'y adjoindre également un autre moratoire, celui-là sur le militantisme fanatique de petites cliques qui se prétendent dépositaires de la vérité absolue et cherchent à imposer leurs idées sous le regard bienveillant des médias, de gré ou de force, à toute la population, et ce, au détriment d'un débat d'idées serein et libre.