Alors que partout dans le monde, les États multiplient actions et créativité afin de relancer leur économie, susciter des projets économiques structurants et diversifiés, attirer l'expertise et les investissements étrangers à haut niveau de risque dans des secteurs stratégiques comme l'énergie, le Québec se positionne en marge de ce mouvement planétaire.

Alors que partout dans le monde, les États multiplient actions et créativité afin de relancer leur économie, susciter des projets économiques structurants et diversifiés, attirer l'expertise et les investissements étrangers à haut niveau de risque dans des secteurs stratégiques comme l'énergie, le Québec se positionne en marge de ce mouvement planétaire.

À coups de suspicion constante envers l'État québécois, de présumés complots, de demandes de moratoires pour le projet pétrolier Old Harry, les gaz de schiste, les éoliennes, l'uranium... nous réunissons toutes les conditions pour décourager les initiatives et les investissements privés, véritables moteurs de création de richesse et d'emplois.

Nous disons également au reste du monde qu'au Québec, malgré les défis colossaux que nous avons à relever (dont la cinquième plus grosse dette publique de tous les pays industrialisés), nous pouvons faire cavalier seul; que le Québec n'est plus une terre d'accueil pour le développement des affaires; que les détenteurs de capitaux à haut niveau de risque, rares par les temps qui courent, sont invités à investir ailleurs, là où ils seront bienvenus, là où ils pourront faire part de leurs projets aux communautés et échanger, sans se faire vilipender et insulter.

Nous sommes parmi les rares privilégiés sur cette planète à disposer d'autant de ressources sur leur territoire et les seuls, absolument les seuls, à ne pas sembler vouloir en profiter.

On entend très souvent de surcroît que ces ressources seront encore dans le sous-sol pour plusieurs générations et qu'il vaut mieux prendre tout le temps de réfléchir sur la meilleure façon d'en tirer profit. Rien n'est plus faux. Les opportunités économiques passent, les occasions de création de richesse aussi. Et imaginer où le Québec en serait aujourd'hui si, en regard de la pérennité de nos rivières, les artisans de la Révolution tranquille avaient eu ce raisonnement avec le développement hydroélectrique. Leur audace et leur détermination ont changé, en quelques décennies, la face économique du Québec.

Nous pouvons répéter cette révolution en exploitant intelligemment nos ressources, en sachant profiter des opportunités actuelles que nous offre un portfolio énergétique potentiel prometteur regroupant l'électricité de toutes sources, le gaz naturel, le pétrole, les minéraux énergétiques; un portfolio stratégique qui fait l'envie du monde.

Prenons l'exemple du pétrole qui se transige aujourd'hui à un niveau record de 92$ le baril et qui dépassera les 100$ cette année et les années suivantes. S'il advenait que les gisements espérés dans le golfe du Saint-Laurent remplissent leurs promesses, le portrait du Québec, province pauvre au sens de la péréquation fédérale, pourrait diamétralement changer comme ce fut le cas pour Terre-Neuve-Labrador. Historiquement province la plus pauvre du Canada, elle a maintenant le deuxième plus important PIB par habitant après l'Alberta et ne reçoit plus de péréquation depuis deux ans.

La Norvège est un autre bon exemple de pays qui ont su profiter des opportunités. Troisième pays producteur de pétrole et de gaz naturel au monde après l'Arabie Saoudite et la Russie, elle s'est constituée un fonds patrimonial de 900 milliards de dollars, 185 000$ pour chacun des cinq millions de Norvégiens, à partir de l'exploitation et l'exportation du pétrole et du gaz de la mer du Nord. Pourrait-on nous aussi troquer notre situation d'endettement pour un tel fonds patrimonial constitué à partir de nos ressources naturelles?

On ne doit certes pas accepter n'importe quoi sans débat public sur des questions concernant la qualité des milieux de vie, la sécurité et l'environnement. Mais tout est une question d'attitude. Dire continuellement NON, croire qu'on peut arrêter le temps, garder tous nos joueurs, l'espace d'un an, deux ans, trois ans de moratoire, alors que la planète entière, elle, continue de tourner et les possibilités d'investir ailleurs qu'au Québec sont illimitées, nous condamne à l'isolement, à l'appauvrissement et au sous-emploi. Il faut réapprendre à dire OUI, un oui enthousiaste et audacieux, mais à nos conditions. Voilà toute la différence!