Au Québec, la principale activité reliée au chrysotile est l'extraction qui se déroule dans deux régions minières, soit Thetford Mines et Asbestos, sous la gestion de deux entreprises privées (LAB Chrysotile et Mine Jeffrey). Elles regroupent des centaines de travailleurs qui doivent se battre quotidiennement contre les multinationales, surtout européennes et asiatiques, qui ont comme stratégie de faire disparaître cette fibre du marché.  

Au Québec, la principale activité reliée au chrysotile est l'extraction qui se déroule dans deux régions minières, soit Thetford Mines et Asbestos, sous la gestion de deux entreprises privées (LAB Chrysotile et Mine Jeffrey). Elles regroupent des centaines de travailleurs qui doivent se battre quotidiennement contre les multinationales, surtout européennes et asiatiques, qui ont comme stratégie de faire disparaître cette fibre du marché.  

Il est déplorable que certains soient porteurs de revendications en faveur d'un bannissement total du chrysotile. Ce sont des gens, des organisations ou des partis politiques qui s'érigent en juges du bien et du mal. Ils réclament la fin d'une industrie, en omettant de dire que les dangers qu'ils décrivent n'existent plus depuis environ 20 ans, mais aussi et surtout que ce produit peut sauver des vies, notamment en fournissant aux pays en voie de développement des infrastructures sanitaires de meilleure qualité à des coûts beaucoup moins élevés avec le mode d'emploi approprié et la collaboration continue de nos entreprises productrices de chrysotile.

Ces détracteurs continuent de véhiculer des inexactitudes concernant la santé et la sécurité, d'une part, et en omettant volontairement de faire la distinction entre les amphiboles et le chrysotile. Cette distinction est d'une très grande importance au niveau de la bio-persistance des deux types d'amiante. Contrairement aux amphiboles, dont l'utilisation est bannie au Canada, le chrysotile a une durée de vie très limitée à l'intérieur du corps et la fibre s'élimine naturellement de l'organisme en quelques semaines, d'après une étude de Hesterberg, publiée en 1998.

D'autres études sont révélatrices à ce sujet. Celle de H. Weill et de J.M. Hugues, respectivement médecin et biostatisticien de l'Université de Tulane à La Nouvelle-Orléans, écrite en collaboration avec le pathologiste A.M. Churg de l'Université de la Colombie-Britannique, démontre encore une fois que c'est une exposition aux amphiboles et non le chrysotile qui causerait le mésothéliome.

La conclusion de cette étude, démontre que «le haut risque du mésothéliome provient en grande partie d'une exposition aux amphiboles (crocidolite et amosite), dont l'utilisation aux États-Unis a atteint un sommet dans les années 60, pour ensuite diminuer. Par ailleurs, l'incidence qui continue d'augmenter dans d'autres pays peut être reliée à l'utilisation plus importante et prolongée des amphiboles, notamment la crocidolite. La période de latence associée au développement de cette tumeur peut expliquer la diminution de son incidence observée aux États-Unis».

Cette découverte est contraire à la crainte internationale voulant que les cas de maladies reliées aux amphiboles augmentent au cours des prochaines années, ou même des prochaines décennies.

Des principales maladies reliées à l'amiante, le mésothéliome qui affecte les poumons, le péritoine et le coeur est le plus virulent quoique rare, des indicateurs pouvant démontrer les effets néfastes d'une exposition aux mélanges d'amiantes contenant des amphiboles.

D'autre part, depuis les dernières décennies, les cas d'amiantose et de cancer du poumon attribuables à l'amiante sont de moins en moins fréquents. Les nouveaux cas sont rares et, dans les cas de cancer du poumon en l'absence d'amiantose, ils sont attribués à la cigarette.

La conclusion de ces études démontre que les cas de mésothéliome ont connu un déclin depuis les années 90, après une hausse entre les années 70 et 80, contrairement à la perception mondialement répandue prévoyant une augmentation des cas d'ici les prochaines années. Cette étude présente un nouvel horizon prenant en compte la période de latence de 20 à 40 ans des amphiboles. Les maladies reliées à l'amiante sont donc en diminution et tout porte à croire qu'elles continueront de régresser dans le futur.

Dans une lettre adressée à l'EPA (Environemental Protection Agency), M.B.J. Pigg, président de l'Asbestos Information Association/North America, démontre que cette dernière est entièrement persuadée des preuves scientifiques actuelles qui démontrent que le chrysotile peut et est utilisé de façon sécuritaire.

Rappelons que le 18 septembre 2004, une grande majorité de pays, dont le Canada, ont voté contre l'inclusion du chrysotile dans la liste de consentement préalable.

On peut maintenant utiliser de façon sécuritaire le chrysotile dans plusieurs produits, dont l'asphalte, le revêtement et les tuyaux de ciment.

Utilisés de par le monde depuis plus d'un siècle, les tuyaux en chrysociment sont composés d'environ 87% de ciment et 13% de chrysotile. Ces fibres sont encapsulées et coincées dans une matrice de ciment. Considérant 1) la faible concentration de chrysotile dans la composition des tuyaux (13%), 2) que le ciment procure une matrice stable, 3) que les risques de libération de fibre dans l'air et la friabilité sont pratiquement nuls, 4) que la fibre est peu biopersistante dans les poumons et 5) que l'utilisation du chrysociment réduit l'empreinte écologique et le coût comparativement aux produits de substitution (PVA, soit l'alcool polyvinylique), il semble que le choix de privilégier les produits de chrysociment est judicieux.

Il faut aussi rappeler que le gouvernement du Québec a adopté, à l'unanimité en 2002, une politique visant l'utilisation sécuritaire et accrue du chrysotile et des produits en contenant à la suite d'une motion que j'ai présentée conjointement avec Yvon Vallières, député de Richmond à l'Assemblée nationale du Québec. De même, en 2005, j'ai déposé une motion sur l'utilisation sécuritaire du chrysotile au sous-comité de l'industrie du commerce international à la Chambre des communes à Ottawa qui fut voté à l'unanimité, y compris par le NPD et le Parti conservateur.

À une autre échelle, mentionnons que l'EPA n'a pas de restriction quant à la fabrication, l'installation et l'utilisation des tuyaux de chrysociment. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation internationale du travail (OIT), pour leur part, reconnaissent l'apport des tuyaux de chrysociment pour le développement économique. La production du chrysotile d'ici s'est bâti une solide réputation par la qualité de ses produits et services et s'est forgée une grande crédibilité au cours des années auprès des utilisateurs et des autres producteurs. Le programme d'usage responsable favorisé, et dans certains cas, obligé, a donné ses fruits. Accompagné par les gouvernements, les travailleurs et les syndicats, un gigantesque travail digne de mention fut effectué. L'Institut du chrysotile a été la plaque tournante de la promotion de la politique d'usage responsable.

Le dossier a progressé et de nombreux défis furent surmontés au cours des années. Cela met en relief, dans la perspective du temps, l'importance de continuer à combattre les faussetés et à défendre la vérité, à dénoncer l'exagération et à proposer la voie à emprunter. De toute façon, la consommation du chrysotile dans le monde continue de progresser.

Il y a chez nous, dans nos régions minières, des gens déterminés qui vivent dans des lieux qui possèdent des paysages et des beautés offerts par la nature qui sont uniques. Tout cela est possible parce que l'on a su les protéger. Des gens dont la ténacité et la détermination sont aussi source d'espoir. Ce sont des gens qui sont fiers de leurs régions et qui ont décidé de la défendre. Un tel exemple de détermination ne laisse pas de place pour la démission.

* Il a été l'instigateur de la politique québécoise de l'utilisation sécuritaire et accrue du chrysotile (2002), ainsi que d'une motion sur l'utilisation sécuritaire du chrysotile qui a été adoptée à l'unanimité au sous-comité de l'Industrie.