Mercredi, l'entreprise Electrolux a annoncé la fermeture de son usine de L'Assomption pour 2013. Cela m'a fait un pincement au coeur, car j'y suis intervenu avec un groupe de consultants sous la direction de la firme Lapierre-Bilodeau en 1993-1994. L'usine s'appelait alors Frigidaire Canada, mais appartenait déjà à Electrolux.

Mercredi, l'entreprise Electrolux a annoncé la fermeture de son usine de L'Assomption pour 2013. Cela m'a fait un pincement au coeur, car j'y suis intervenu avec un groupe de consultants sous la direction de la firme Lapierre-Bilodeau en 1993-1994. L'usine s'appelait alors Frigidaire Canada, mais appartenait déjà à Electrolux.

Cette expérience aurait pu aller loin, car il s'agissait de groupes de travail (cellules) qui auraient pu prendre davantage de pouvoirs avec le temps. Naturellement, cela entraînait aussi des résistances et des craintes, que ce soit celle d'une perte de pouvoirs du côté de certains membres de la direction, ou d'avoir à assumer des responsabilités dans les décisions et les choix difficiles du côté des employés. Bref, je crois qu'on ne s'est jamais rendu au bout des possibilités d'une telle approche.

Au début de ce mandat, c'était le nettoyage de linge sale si l'on peut dire. À mi-mandat, les employés cherchaient des solutions aux problèmes de production. Mais, vers la fin, la créativité commençait à poindre, que ce soit de penser de nouvelles façons de faire ou de nouveaux produits. Des idées émergeaient des groupes. Selon moi, on aurait pu en venir à des produits plus spécifiques, parfois quasi sur mesure, fait par des lignes autonomes plus petites. Mais, cela pouvait-il s'inscrire dans les plans d'une multinationale avec une gamme de produits standardisés? Peut-être pas. On ne pourra jamais le savoir, car notre mandat s'est terminé avant d'en arriver là.

Par contre, aujourd'hui, de telles idées s'inscriraient-elles mieux dans le marché? Si la réponse est affirmative, il y a peut-être une voie pour cette usine. Une coopérative de travail formé des employés de l'usine actuelle pourrait-elle mettre sur pied un partenariat avec Electrolux et d'autres joueurs du secteur pour y faire des produits de spécialité et sur mesure à partir des produits actuels?

On a bien mis au point le BIXI à partir du vélo traditionnel, alors pourquoi ne pourrait-on pas créer des produits de niche dans l'électroménager à L'Assomption? Pour les sceptiques, n'oublions pas que cela se fait bien dans l'industrie de l'automobile depuis longtemps! Suffit d'aller voir la créativité de certains employés pour comprendre que c'est une possibilité à regarder.

Penser combattre la fermeture avec de l'argent, ça risque de coûter bien davantage que de regarder une telle avenue, car Memphis, au Tennessee, a mis le paquet pour attirer l'usine.

Ce n'est donc pas le terrain sur lequel on peut se battre. Mais, la créativité, oui! Encore faut-il être rendu là dans nos façons de penser. I hope so! Pour les gens de L'Assomption et pour nous au nord des États-Unis.