En décidant de diminuer à 1000$ la contribution maximale qu'un électeur peut verser à un parti politique par année, le gouvernement a aussi ouvert la porte à une hausse de leur financement public provenant de l'allocation annuelle versée par l'État. Cette allocation est actuellement de 0,52$ par vote obtenu aux dernières élections et jusqu'ici le gouvernement proposait de l'augmenter à 0,82$. Ce type de financement favorise une relative égalité des chances entre les différents partis et répond au principe d'équité exprimé dans la loi électorale.

En décidant de diminuer à 1000$ la contribution maximale qu'un électeur peut verser à un parti politique par année, le gouvernement a aussi ouvert la porte à une hausse de leur financement public provenant de l'allocation annuelle versée par l'État. Cette allocation est actuellement de 0,52$ par vote obtenu aux dernières élections et jusqu'ici le gouvernement proposait de l'augmenter à 0,82$. Ce type de financement favorise une relative égalité des chances entre les différents partis et répond au principe d'équité exprimé dans la loi électorale.

En entrevue le 1er décembre, le Directeur général des élections a même dit souhaiter une hausse  «pour compenser, du moins en partie, le fait qu'on diminuerait de 3000$ à 1000$» les dons des individus aux partis et ainsi «s'assurer que les partis politiques aient les moyens de faire ce que la loi leur permet de faire».

Dans son mémoire sur l'ex-projet de loi 78, en février dernier, Québec solidaire proposait de fixer cette allocation à 1,50$ et de la séparer en deux parties: 0,82$ versés comme actuellement et 0,68$ versés à condition que les partis respectent des critères les incitant à répondre à des objectifs démocratiques, tels que l'atteinte de la parité femmes-hommes ou une plus grande représentation de la diversité ethnoculturelle dans le choix de ses candidatures électorales.

En un mot, pour toucher à une allocation maximale, les partis politiques devront changer et être davantage le reflet de la société québécoise. Le financement public fait en sorte que l'État, et par le fait même ses citoyennes et ses citoyens, sont en mesure d'exiger des comptes des partis politiques bénéficiant de leur contribution. Cela répond au principe de transparence exprimé dans la loi électorale.

Le financement public des partis politiques est nécessaire et légitime. De plus, il peut constituer un rempart contre la corruption en assurant aux partis une relative «indépendance» vis-à-vis des bailleurs de fonds «intéressés». En augmentant significativement la part des budgets des partis provenant de l'État, on diminue d'autant les risques ou les tentations pour ceux-ci de se tourner vers ces bailleurs de fonds afin de s'assurer de revenus suffisants.

Combinée à d'autres mesures, comme la diminution de la contribution maximale permise et la réduction de la limite permise des dépenses électorales, l'augmentation du financement public peut constituer un outil important à la disposition du gouvernement pour enrayer la corruption et inciter les partis à adopter de nouvelles pratiques qui contribueraient à assainir notre démocratie.