Cette année marque les 40 ans de la première élection de Robert Bourassa à titre de premier ministre du Québec, et cette semaine, nous soulignons le 25e anniversaire de l'élection de son deuxième gouvernement, le 2 décembre 1985. Malheureusement, dans la région de Montréal, nous n'avons toujours pas réussi à honorer convenablement la mémoire de celui qui a dirigé le Québec pendant près de 15 ans.

Cette année marque les 40 ans de la première élection de Robert Bourassa à titre de premier ministre du Québec, et cette semaine, nous soulignons le 25e anniversaire de l'élection de son deuxième gouvernement, le 2 décembre 1985. Malheureusement, dans la région de Montréal, nous n'avons toujours pas réussi à honorer convenablement la mémoire de celui qui a dirigé le Québec pendant près de 15 ans.

La centrale LG2 à la Baie James est aujourd'hui la centrale Robert-Bourassa, une autoroute porte son nom dans la région de Québec, mais rien dans la ville où il a vécu toute sa vie. Il est tout naturel qu'une partie du plus grand ouvrage hydroélectrique du Québec soit nommé en l'honneur de celui que l'on surnomme le « père de la Baie James ». De fait, le développement hydroélectrique du Québec, et plus particulièrement celui de la Baie James, a toujours été le fer de lance de la politique économique et énergétique de Robert Bourassa. C'est lui qui avait lancé les travaux de ce qui fût à l'époque, le plus grand chantier du Québec.

Aujourd'hui, alors qu'on s'apprête à entreprendre la réfection de l'échangeur Turcot*, qui sera le plus grand chantier autoroutier pour les années à venir, pourquoi ne pas baptiser cette future structure, l'échangeur Robert-Bourassa, pour souligner la mémoire de cet ancien premier ministre.

Il n'est pas nécessaire de revenir sur les nombreux accomplissements de M. Bourassa pour convaincre du bien-fondé de nommer une rue ou un ouvrage en son honneur, cette idée fait déjà l'objet d'un large consensus. Cependant, le choix du lieu à renommer est une question beaucoup plus épineuse. Nous l'avons constaté en 2006 lorsqu'on a proposé de rebaptiser l'avenue du Parc du nom de Robert Bourassa. Le maire Tremblay avait alors choisi d'abandonner l'idée devant l'opposition que cette décision avait suscitée.

Depuis, plusieurs autres noms de rues potentielles ont été avancés. Notamment, la rue Peel, la rue Amherst ou encore l'avenue Maplewood où résidait l'ancien premier ministre. Ces rues ne sont toutefois pas des artères importantes de la métropole, et ne constitueraient pas un hommage approprié. L'échangeur actuel a en outre l'avantage de porter un nom moins symbolique que l'avenue du Parc.

J'ai récemment évoqué cette idée d'attribuer le nom d'échangeur Robert-Bourassa au futur ouvrage et une des personnes présentes a alors objecté que ce serait un embarras supplémentaire pour le gouvernement si le chantier ne se déroulait pas comme prévu et que le nom de Robert Bourassa devenait associé à un projet synonyme de corruption et de dépassement de coûts.

Nous aurions là au contraire une motivation supplémentaire pour mener à bien ce gigantesque ouvrage, un chantier qui pourrait marquer la fin d'une époque sombre pour le milieu de la construction. C'est l'occasion d'aller de l'avant avec un projet qui se doit d'être un nouveau sujet de fierté et d'enthousiasme collectif pour l'ensemble des Québécois.

Robert Bourassa fait partie de ces figures marquantes de la politique québécoise, au même titre que René Lévesque, qui, de par leurs réalisations, s'élèvent au-dessus des considérations partisanes, et dont les noms sont avant tout associés à la défense de l'intérêt national du Québec. Soulignons de façon adéquate la mémoire de Robert Bourassa en donnant son nom au nouvel échangeur montréalais et servons-nous du souvenir de ce dernier comme source d'inspiration pour nous imposer une obligation de réussite face à cet important projet.

* L'échangeur porte le nom de Turcot en l'honneur de Philippe Turcot (1791-1861), un marchand qui possédait plusieurs terrains à proximité du village de Saint-Henri.