En premier lieu, nous tenons à saluer le travail de quiconque dénonce publiquement les mauvais traitements dont font l'objet des personnes âgées dans certaines résidences au Québec. Les mauvais gestionnaires mériteront toujours d'être dénoncés et, au RQRA, nous nous assurons également que nos membres offrent à leurs résidents des services de qualité dans un environnement sécuritaire.

En premier lieu, nous tenons à saluer le travail de quiconque dénonce publiquement les mauvais traitements dont font l'objet des personnes âgées dans certaines résidences au Québec. Les mauvais gestionnaires mériteront toujours d'être dénoncés et, au RQRA, nous nous assurons également que nos membres offrent à leurs résidents des services de qualité dans un environnement sécuritaire.

Nous avons par ailleurs à déplorer le ton général utilisé dans la rédaction de ces articles parus dans La Presse la semaine dernière, pour son manque de nuance. Nous sommes aussi préoccupés par la méthode journalistique employée par Ariane Lacoursière, car elle risque de nourrir, à tort, une insécurité généralisée, tant chez les personnes âgées accueillies dans des résidences pour aînés que chez leurs proches. Nous rappelons que la série d'articles focalise sur quelques résidences, alors qu'il en existe plus de 2500 au Québec, hébergeant plus de 100 000 personnes âgées.

Le RQRA regroupe 65% du secteur des résidences pour aînés au Québec. Ces gestionnaires et leurs employés travaillent quotidiennement d'arrache-pied afin d'offrir un milieu de vie sécuritaire et des services de qualité à leurs résidents. Ces derniers ont fait le choix d'y résider et continuent à le faire, car ils sont en grande majorité totalement satisfaits des services qu'ils y reçoivent. Évidemment, cette satisfaction n'est pas évoquée dans la série d'articles publiée cette semaine.

Le Québec entame actuellement la courbe de vieillissement accéléré de sa population. Le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus passera de 1 253 837 en 2011 à 2 410 056 en 2041, soit presque le double. En considérant les ressources limitées de l'État, il est clair que le secteur privé joue et continuera de jouer un rôle de premier plan dans l'hébergement des personnes âgées au Québec. D'autant plus que la demande pour ce type d'hébergement est en croissance constante.

Il est important de rappeler que l'hébergement de personnes âgées dans des résidences privées constitue une jeune industrie au Québec et que la certification mise en place par le gouvernement du Québec est unique en Amérique du Nord. Le RQRA et ses membres ont salué l'implantation de la certification des résidences dès les premiers instants et ils contribuent à l'amélioration continue de ce processus en travaillant de manière constructive avec les autorités gouvernementales.

La certification assure le respect des critères sociosanitaires édictés par le gouvernement, et de l'ensemble des lois et des règlements assurant la sécurité des aînés: normes de sécurité incendie appliquées par les différents services municipaux, normes de la Régie du bâtiment du Québec, normes du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, formation des centres locaux de services communautaires, etc. Par ailleurs, une résidence en attente de sa certification ne représente généralement pas un danger pour ses résidents, comme l'indique d'ailleurs Marcel Deschamps, chef de la section prévention incendie de Montréal, dans un des articles de Mme Lacoursière. «Ce n'est pas vrai que toutes les résidences non certifiées jusqu'à maintenant sont dangereuses.»

Innovation sociale majeure au Québec, le processus de certification est dans sa phase de rodage et connaît des difficultés qui dépendent essentiellement de l'interprétation des critères qui y sont liés. Il serait malheureux de dénoncer un processus qui vise à mieux encadrer une industrie aussi importante que celle de l'hébergement des aînés, d'autant plus que ce processus vise à mieux encadrer les pratiques et à assurer une plus grande sécurité aux aînés, considérant le rôle primordial que ce secteur sera appelé à jouer et le fait que tous ses acteurs y collaborent de plein gré.

Au Québec, nous avons le défi d'établir un nouveau partenariat entre le gouvernement et les résidences privées afin d'assurer à tous les aînés du Québec sécurité, dignité et qualité. Le RQRA y travaille activement et souhaite ardemment que le débat public, au cours des prochaines semaines, gagne en sérénité et en objectivité.

La réponse d'Ariane Lacoursière: de nombreuses failles

M. Desjardins, mes articles de la semaine dernière ont mis à jour les lacunes dans le processus de certification des résidences privées pour aînés et ont révélé que le ministère de la Santé assouplit actuellement ses exigences afin de certifier le plus d'établissements possible.

J'ai entre autres démontré que le gouvernement ne vérifie plus systématiquement les antécédents judiciaires des propriétaires de résidences privées et qu'il envisage de diminuer les règles de sécurité incendie. Alors qu'une personne âgée a été la proie des flammes dans sa résidence de Saint-Jérôme il y a deux semaines, la nouvelle méritait d'être rapportée.

Comme vous le dites, le nombre d'aînés doublera d'ici 2041 au Québec et le secteur privé jouera «un rôle de premier plan dans l'hébergement des personnes âgées». Dans ces conditions, il me semble important d'assurer un rigoureux contrôle de qualité sur cette industrie. En adoptant un processus de certification lacunaire et en acceptant d'assouplir ses exigences en cours de route, le gouvernement fait exactement le contraire. Même si vous estimez que mon dossier alarmait inutilement la population, je crois au contraire qu'il était pertinent de démontrer les nombreuses failles d'un processus, dont l'objectif premier devait être de protéger une clientèle des plus vulnérables.

Ariane Lacoursière