Fidel Castro, tel un magicien qui a toujours un tour dans son chapeau, fait à nouveau la manchette. Il sait quoi faire et comment le faire. Quatre années d'absence, c'était beaucoup pour cet homme à la mégalomanie sans bornes.

Fidel Castro, tel un magicien qui a toujours un tour dans son chapeau, fait à nouveau la manchette. Il sait quoi faire et comment le faire. Quatre années d'absence, c'était beaucoup pour cet homme à la mégalomanie sans bornes.

Depuis quelques semaines, on le voit ici et là. Il accorde des entrevues à des journalistes étrangers, fait des petits discours. Il parle aussi comme un mort qui vient de ressusciter pour le plus grand bien de l'humanité tout entière. La presse internationale, elle, tombe dans le piège. Fidel reconnaît certaines erreurs, assume quelques responsabilités, s'inquiète d'une catastrophe nucléaire... Il y en a qui voient déjà venir quelques changements.

Et pourtant, il s'agirait de lire ses discours passés pour percevoir la ruse. Il y a quelques années, dans un discours à Téhéran, Castro disait que l'Iran et Cuba allaient mettre à genoux les États-Unis. Ce fomenteur et souteneur de guérillas un peu partout dans le monde vient de prendre la défense des Israéliens et demande au président de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, de reconnaître l'holocauste, il lui dit que ça fait des années que les juifs sont persécutés, etc. Il proclame qu'Israël doit renoncer à son arsenal nucléaire, mais en même temps que l'Iran a le droit de fabriquer des bombes atomiques! Castro veut être en paix avec Dieu et le diable. Lisez ses discours, des contradictions, il y en a à la tonne.

Mais tous ses mots sont calculés, comme ceux qui expriment sa responsabilité dans la persécution des homosexuels au cours des années 60. Il oublie que dans ces années-là, on ne persécutait pas que les homosexuels. Le gouvernement opprimait également les catholiques, les adventistes, les témoins de Jéhovah, ceux qui pratiquaient les rites africains des anciens esclaves, sans oublier tous ces gens qui ne communiaient pas au régime, fussent-ils honnêtes et sans tache.

Qui va aller fouiner dans les archives pour vérifier ce qui s'est réellement passé dans ces années 60 où «terreur» était le maître mot? Personne! Le nouveau piège est de faire croire que dorénavant, il y aura un avenir pour les Cubains, et Castro est là pour ça. Le petit vieux fait une sorte de mea culpa pour la galerie, pour ceux qui l'observent de l'étranger. Demandera-t-il pardon un jour au peuple cubain pour toutes les bêtises commises et qui ont fait souffrir cette population? Tout est fait en fonction de l'extérieur et Fidel Castro est imbattable à ce jeu-là. Certains journalistes s'intéressent déjà à ses prédictions. On voit bien qu'ils ne le connaissent pas. «À moi, les micros et les caméras, je sais quoi faire!», doit-il se dire.

Ne nous trompons pas, Castro veut que le monde oublie les derniers événements: la mort de Zapata, les manifestations honteuses contre les Dames en blanc... Il sait aussi que l'économie va mal, que la béquille qui le soutient - Chavez, comme autrefois l'Union soviétique - n'est pas immuable. Il sait que l'apathie règne chez les jeunes. Et même s'il dit maintenant qu'il a été mal interprété, ce qui est dit est dit: «Le modèle cubain ne fonctionne même pas à Cuba.» A-t-il un jour vraiment fonctionné? se demandent pas mal de gens.

Pendant ce temps, le gouvernement s'ouvre subrepticement au capitalisme. On parle de construire des terrains de golf, pour le grand plaisir des touristes et des amis bien placés. La population, elle, ramassera les miettes, comme d'habitude. Ce sera toujours une façon de la contrôler. Nous, ici, dans notre confort et notre indifférence, nous nous imaginerons qu'elle ramasse des trésors.