J'enseigne depuis 18 ans dans une école primaire et je suis très impliquée au niveau de l'activité physique et de la santé en général auprès des jeunes. Je suis également mère de deux garçons de 16 et 18 ans, qui eux-mêmes sont des sportifs accomplis puisque leur père et moi privilégions l'activité physique et le plein air. 

J'enseigne depuis 18 ans dans une école primaire et je suis très impliquée au niveau de l'activité physique et de la santé en général auprès des jeunes. Je suis également mère de deux garçons de 16 et 18 ans, qui eux-mêmes sont des sportifs accomplis puisque leur père et moi privilégions l'activité physique et le plein air. 

Nos garçons sont chanceux d'avoir des parents qui ont la volonté et les moyens financiers de les appuyer dans tous les sports qu'ils ont voulu essayer depuis la petite enfance. Nous avons parcouru le Québec à les encourager pendant sept ans lors de leurs compétitions de cyclisme sur route. Nous avons été animés d'une fierté hors du commun quand ils sont montés sur le podium à plusieurs reprises, que ce soit à Lachine, Contrecoeur ou une autre ville du Québec qu'ils nous ont fait découvrir. 

Or, quand je pense à plusieurs de mes élèves qui n'ont pas cette chance, je suis envahie d'une grande tristesse. Ceux-ci sont encouragés par leurs enseignants (dont moi, très souvent) à sortir dehors et à s'adonner à une activité qui les gardera en santé et les rendra heureux. Ils se heurtent toutefois à l'étroitesse d'esprit et au manque de jugement de certains élus et de nos services policiers. 

Ces enfants qui n'ont pas toujours des vies faciles, croyez-moi, s'évadent dehors avec leur bâton de hockey ou avec leur « long board », seulement pour revenir à la maison avec quoi ? Une contravention ! Je suis consternée et j'ai honte de notre société quand ce genre de chose arrive. Et je crains maintenant d'en recevoir une si un policier me voit m'entraîner à courir dans la rue plutôt que sur le trottoir !  

Je suis estomaquée qu'au Québec, si peu d'initiatives (et d'infrastructures) existent pour promouvoir la santé des jeunes. Nous dépensons toutefois des sommes astronomiques pour réparer les pots cassés, c'est-à-dire soigner des malades, qui ne seraient pas dans cet état s'ils avaient été encouragés à faire de leur santé une priorité. 

Je salue les organismes comme la Fondation Lucie et André Chagnon ainsi qu'un homme comme Pierre Lavoie, qui ont l'audace de faire de la jeunesse et leur santé une priorité. Je salue également tous les parents et bénévoles qui s'impliquent auprès des jeunes année après année dans leur communauté, que ce soit au sein du soccer, du hockey ou de leur école de quartier. Je suis émue de voir de plus en plus de personnes retraitées se porter volontaires dans nos écoles et à toutes sortes d'événements. Si vous saviez combien les jeunes les apprécient et les trouvent vraiment extraordinaires.

Alors, à quand cet engouement pour notre jeunesse de la part de nos élus municipaux, provinciaux et fédéraux ? Et surtout à quand le discernement de la part de nos corps policiers qui, disons-le, n'ont pas un travail facile d'appliquer des lois ridiculement risibles, comme l'interdiction de s'amuser dans les rues de nos quartiers ? 

J'implore notre société à se lever et à clamer haut et fort que notre jeunesse mérite davantage d'encouragement et de considération, pour ainsi assurer une relève heureuse et en santé.