M. Pratte, vous faites d'intéressants commentaires sur la monarchie constitutionnelle ici au Canada, mais également ailleurs dans le monde. Vous avez raison d'affirmer que le fait de se soustraire au système électoral assure une certaine neutralité au monarque en l'élevant au-dessus des débats partisans. Là où je suis moins en accord avec vous, c'est lorsque vous affirmez qu'un système plus démocratique rendrait nécessairement le poste plus partisan.

M. Pratte, vous faites d'intéressants commentaires sur la monarchie constitutionnelle ici au Canada, mais également ailleurs dans le monde. Vous avez raison d'affirmer que le fait de se soustraire au système électoral assure une certaine neutralité au monarque en l'élevant au-dessus des débats partisans. Là où je suis moins en accord avec vous, c'est lorsque vous affirmez qu'un système plus démocratique rendrait nécessairement le poste plus partisan.

Prenons l'exemple de l'Allemagne, car c'est le système qui ressemble le plus à la démocratie parlementaire que nous connaissons ici, sans être, pour autant, rattaché à la Couronne britannique. C'est par une étude, même en surface, de la constitution allemande (disponible sur internet), que vous pouvez aisément remarquer que le chef d'État allemand est élu, tout en demeurant un poste non partisan.

Le président allemand est élu par un collège électoral (comme le président américain), formé d'élus du peuple désignés spécifiquement à cet effet, en plus d'élus des différentes institutions démocratiques du pays: Landstag (l'équivalent des parlements provinciaux) et Bundestag (l'équivalent de la Chambre des communes).

Au final, c'est un collège électoral de plus de 1000 membres qui est en charge de l'élection du président. De plus, les critères de sélection du président sont si élevés que seuls deux ou trois candidats ont de réelles chances d'être élus. Parmi ces critères : être reconnu pour sa modération et jouir d'un prestige qui transcende les lignes partisanes.

Un système de la sorte pourrait très bien fonctionner au Canada. Tout comme l'Allemagne, le Canada est une fédération et le chancelier allemand possède des prérogatives équivalentes à celles du premier ministre canadien. Ce système aurait l'avantage de nous affranchir une fois pour toutes de ce que 48% des Canadiens (74% des Québécois) appelle un vestige du passé colonial, sans pour autant remettre en question l'ordre politique canadien, ni le système parlementaire.