Depuis qu'il occupe la fonction de premier magistrat de Québec, les nombreuses sorties de Régis Labeaume sont souvent accompagnées de controverse. Que ce soit la revente des tableaux de l'ancien hôtel de ville de Sainte-Foy, la décision d'un jury d'art public, l'affaire Rapaille, ses propos à l'égard de la mairesse de Lévis, chaque fois la nature polémique de ses interventions irrite et crée ombrage à l'objet des discussions. La confrontation, les déclarations-chocs, l'exagération, les menaces de représailles ou de punitions, le vocabulaire inapproprié ou indigne de la fonction abondent.

Depuis qu'il occupe la fonction de premier magistrat de Québec, les nombreuses sorties de Régis Labeaume sont souvent accompagnées de controverse. Que ce soit la revente des tableaux de l'ancien hôtel de ville de Sainte-Foy, la décision d'un jury d'art public, l'affaire Rapaille, ses propos à l'égard de la mairesse de Lévis, chaque fois la nature polémique de ses interventions irrite et crée ombrage à l'objet des discussions. La confrontation, les déclarations-chocs, l'exagération, les menaces de représailles ou de punitions, le vocabulaire inapproprié ou indigne de la fonction abondent.

On ne doute pas du succès médiatique de M. Labeaume, notamment dans les radios où l'opinion devient vérité. Mais trop de polémiques, trop d'esclandres gratuits, trop de volte-face devraient nous inquiéter. Le maire Labeaume plaît, entre autres parce qu'il est un leader atypique qui, n'ayant ni langue de bois ni inhibitions, parle directement au peuple. Celui-ci ressent cela comme si, par lui, le peuple pouvait dire enfin sa façon de penser aux nantis, aux fonctionnaires, aux politiciens, aux intellos, bref à tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Dénoncer plaît, dénoncer en termes crus plaît encore davantage.

On pourrait qualifier le maire de populiste qui n'a pas toujours le réflexe du démocrate authentique. Il se fait parfois commerçant, impresario ou directeur de théâtre. Il importe des projets ou se lance dans la mise en scène d'une idée dont on voit certes l'intérêt sans qu'on en puisse mesurer la pertinence ou la capacité de réalisation: un stade, un TGV, une équipe de la LNH, un système de transport intégré, etc. On peut le voir comme un tribun télégénique qui occupe l'espace de la vidéopolitique au risque de réduire son entourage, les membres de son équipe et ses commettants au rôle de spectateurs ou de consommateurs de spectacles - et de son spectacle.

Pour le maire, sa représentation idéologique du développement de la ville semble reposer essentiellement sur l'économie de marché: faire des affaires selon le credo du monde des affaires, acheter une idée, un concept, le transformer puis le vendre. La vie urbaine dans ses autres dimensions devrait faire partie intégrante de son discours sur la ville.

Voit-il la «cité» comme cette institution où la communauté politique fonde son action sur la volonté démocratique de rassembler les citoyens de chaque famille et de chaque allégeance? Voit-il la ville comme une personne morale dont il a la garde du bien-être, ou s'il ne la voit pas plutôt comme une base concrète pour démarrer des projets dont la finalité reste obscure ou encore limitée au divertissement ou à la rentabilité touristique? Il semble vouloir faire de Québec une ville plus commerçante, un lieu plus moderne avec un buzz.

Dans cette perspective, la Vieille Capitale lui apparaît un anachronisme: le patrimoine bâti, les vieilles rues, la production culturelle s'opposent à la modernité. Par moment, on peut avoir l'impression, pour notre maire, que la ville reste à faire et que le passé et l'histoire n'existent plus et n'éclairent pas l'avenir.

Il faut souhaiter que de temps à autre, notre maire se laisse tempérer par le doute afin qu'il puisse juger et agir, sur le fond comme dans la forme, avec discernement, doigté, perspicacité et respect. Il ne suffit plus qu'il dise: je suis comme ça ou je m'excuse, ou encore, je me suis trompé! Le maire Labeaume est capable de mieux.