On s'agite beaucoup ces jours-ci autour du dernier rapport du vérificateur général du Québec concernant le mode de réalisation des hôpitaux universitaires de Montréal (CHUM et CUSM). Selon le vérificateur général, le mode de construction et d'entretien en partenariat public-privé (PPP) serait moins avantageux que le mode traditionnel entièrement public. Le seul hic avec toute cette agitation est que ni le CHUM ni le CUSM ne sont construits en véritable mode PPP.

On s'agite beaucoup ces jours-ci autour du dernier rapport du vérificateur général du Québec concernant le mode de réalisation des hôpitaux universitaires de Montréal (CHUM et CUSM). Selon le vérificateur général, le mode de construction et d'entretien en partenariat public-privé (PPP) serait moins avantageux que le mode traditionnel entièrement public. Le seul hic avec toute cette agitation est que ni le CHUM ni le CUSM ne sont construits en véritable mode PPP.

Qu'est-ce qu'un PPP? Il s'agit d'un contrat liant un entrepreneur privé et le gouvernement et qui prévoit la construction, l'entretien et parfois même l'opération d'une infrastructure pouvant livrer une certaine performance déterminée au contrat. Il existe un peu partout dans le monde des PPP dans les secteurs du transport, de la santé et même de l'éducation (les écoles privées au Québec sont une forme de PPP). Un contrat en PPP insiste davantage sur la performance que sur la façon de faire.

En fait, dans un bon contrat en PPP, on veut éviter de dicter à l'entrepreneur la façon de faire, car le rôle de l'entrepreneur est de livrer la performance au meilleur coût possible, un des principaux bénéfices des PPP étant l'innovation dans la façon de faire.

Pour prendre un exemple très simple, imaginons que vous souhaitez confier à un entrepreneur privé l'entretien de votre pelouse. Deux types de contrat sont possibles. Un premier stipulant que l'entrepreneur doit tondre la pelouse chaque semaine, peu importe les circonstances, et un second stipulant que la longueur de la pelouse ne doit jamais dépasser 10 cm. Dans le premier contrat, on dicte la façon de faire alors que dans le second on insiste sur la performance. Même s'il faut admettre que les possibilités d'innovation dans l'entretien des pelouses sont très limitées, le second contrat sera toujours plus avantageux pour le client à la fois en termes de coût et de qualité.

Il est bien évident que la construction et l'entretien d'un hôpital sont infiniment plus complexes que le simple entretien d'une pelouse, mais le principe demeure le même. Dans le cas du CHUM et du CUSM, le gouvernement impose des exigences à la fois sur la performance et sur les façons de faire. Ce ne sont pas des contrats en PPP ni des contrats de réalisation en mode traditionnel, ce sont des contrats de compromis inefficaces et coûteux.

Les contrats actuels laissent très peu de place à l'innovation de la part des entrepreneurs, il n'est donc pas surprenant que les coûts de réalisation montent en flèche par rapport aux évaluations initiales. On aurait voulu tuer les PPP qu'on n'aurait pu s'y prendre mieux.