Nous sommes entrés dans une rare époque de désaffectation citoyenne face au monde politique en général. Avec les récents scandales entachant le gouvernement Charest et les récentes découvertes faites sur la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, nous sommes en droit de nous demander si nous avons les politiciens que nous méritons. Il semble évident que la réponse est oui.

Nous sommes entrés dans une rare époque de désaffectation citoyenne face au monde politique en général. Avec les récents scandales entachant le gouvernement Charest et les récentes découvertes faites sur la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, nous sommes en droit de nous demander si nous avons les politiciens que nous méritons. Il semble évident que la réponse est oui.

L'immobilisme de la population, sa division et son non-engagement grandissant font en sorte que la déchéance de la classe politique est en grande partie de la faute de la population, et qu'elle doit en assumer les conséquences ou prendre les décisions requises pour y remédier.

En premier lieu, l'immobilisme de la population risque de mener à un détournement du travail politique. Alors qu'il n'y a pas si longtemps, les partis politiques nous offraient des projets rassembleurs, le Québec a commencé à se plonger dans une ère d'immobilisme qui, à long terme, entraîne les politiciens, a priori entrés dans l'arène politique pour réaliser de grands projets de société à vocation culturelle, économique ou politique, vers la corruption faute d'appui citoyen viable.

Prenons juste l'exemple du projet de casino au bassin Peel en collaboration avec le Cirque du Soleil qui aurait permis à Montréal de devenir un lieu de divertissement encore plus grand, se rapprochant davantage de Las Vegas que de North Bay. L'immobilisme populaire entraîne l'apparition de promesses électorales à court terme qui risquent de plaire à la population et qui permettent en même temps à la classe politique de s'adonner à certaines pratiques pas très catholiques au lieu de se concentrer sur la réalisation de grands objectifs politiques.

En deuxième lieu, il faut penser à la division populaire. Combien d'organismes sociaux y a-t-il au Québec? Combien y a-t-il de groupes d'intérêts économiques, ethniques ou religieux au Québec? La réalité est dure à avaler, mais les fractures grandissantes au sein de la population québécoise provoquent une obligation de la classe politique d'aller courtiser à droite et à gauche pour obtenir leurs appuis, non sans cadeaux parfois.

Peut-on se plaindre des liens privilégiés de certains groupes avec un parti en particulier lorsque nous avons nos propres affections politiques? La réponse est non. Toutefois, il faut au moins arriver à comprendre qu'il y a une différence entre préférence politique et intérêt personnel qui semblent aujourd'hui converger alors qu'ils devraient être séparés par une ligne claire. Les politiciens profitent dès lors de ces absences de lignes à ne pas franchir pour frayer avec les divisions sociales causées par les citoyens eux-mêmes pour s'adonner à leurs activités illégales.

En troisième lieu, le non-engagement croissant cause un non-renouvellement de la classe politique qui mène à deux effets principaux: un, l'immobilisme cité plus haut et deux, un vieillissement constant de la classe politique, qui cause une désaffectation de celle-ci après un certain nombre d'années expérience. Ainsi, avec son expérience, elle est plus habile au niveau des jeux politiques et de corruption en tous genres. Si la population québécoise continue à se désengager de l'arène politique pour prendre la place d'acteur passif, nous atteindrons un point de non-retour en ce qui trait à la confiance entre les politiciens et les électeurs.

Que faire pour remédier aux gaffes que nous avons faites menant à une classe politique aussi insipide? Il faut être ouvert d'esprit aux grandes propositions des politiciens. Il faut arrêter de rejeter systématiquement et en bloc tous les projets d'envergure qu'ils nous proposent sous prétexte que ce n'est pas le moment ou qu'on n'en a pas les moyens. Il faut aussi penser à changer notre mentalité pour peut-être adopter un nationalisme républicain. C'est-à-dire qu'il n'y a que l'identité nationale qui compte vis-à-vis du gouvernement. Ce serait peut-être une solution à envisager pour éviter les divisions face au gouvernement qui permettent à celui-ci de jouer avec différentes factions du public pour obtenir ce que lui veut en retour de contreparties très avantageuses pour les factions impliquées.

Finalement, il faut impérativement recommencer à s'impliquer au niveau politique pour assurer un renouvellement de la classe politique. C'est le fameux thème du changement récurrent en politique à l'heure actuelle, mais ô combien important si l'on veut changer les choses. Qui sont les jeunes péquistes, libéraux et adéquistes qui vont faire le Québec de demain? Sont-ils coincés derrière les vieux de la vieille du Conseil du patronat, du SPQ libre ou de l'establishment du PLQ? Assez le jeu de cache-cache, faisons face à nos responsabilités de citoyens et réparons nos erreurs.