Nous tenons à saluer la décision de la Ville de Montréal d'assurer la protection intégrale du site de l'ancien Séminaire de philosophie sur le mont Royal. Il est remarquable d'ailleurs que cette décision du comité exécutif ait été endossée à l'unanimité par le conseil municipal de Montréal le 20 mai dernier.

Nous tenons à saluer la décision de la Ville de Montréal d'assurer la protection intégrale du site de l'ancien Séminaire de philosophie sur le mont Royal. Il est remarquable d'ailleurs que cette décision du comité exécutif ait été endossée à l'unanimité par le conseil municipal de Montréal le 20 mai dernier.

Cette décision est courageuse, car il y avait de fortes pressions pour déroger à certains principes fondamentaux et laisser le marché immobilier transformer ce site en un ensemble résidentiel de quelque 320 condominiums.

Dans sa décision, la Ville souligne clairement que le développement économique de la métropole du Québec doit être cohérent avec les principes du développement durable. Elle précise aussi les principes que cette cohérence impose quant à l'utilisation du mont Royal, dont le gouvernement du Québec a d'ailleurs reconnu la valeur nationale en décrétant l'arrondissement historique et naturel du Mont-Royal en 2005. Nous l'appuyons.

Car le mont Royal est bien plus que le parc du même nom. Les grands ensembles institutionnels qui l'entourent font aussi partie de l'arrondissement historique et naturel. Ces propriétés sont appelées à connaître de transformations importantes dans un avenir rapproché. Il est donc essentiel que la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec, duquel dépendent la plupart de ces institutions, établissent des règles de mise en valeur de ces propriétés, en s'inspirant de la décision relative au Séminaire de philosophie par laquelle le développement doit respecter le volume bâti existant.

En effet, l'approche du cas par cas qui a prévalu jusqu'à maintenant a été coûteuse pour le mont Royal, le réduisant progressivement de génération en génération. Mais cette approche du cas par cas est aussi frustrante pour les investisseurs et pour les citoyens qui ne connaissent pas les règles du jeu. Nous sommes heureux de constater que la Ville de Montréal met cette approche de côté en renforçant les principes fondamentaux pour assurer l'avenir de ce patrimoine emblématique.

Il faut donc fermer la boucle. La décision relative au Séminaire de philosophie réitère un principe. Il faut maintenant définir la règle et l'inscrire dans la réglementation, pour que les tiraillements qui ont précédé cette décision ne se reproduisent plus. La Ville et le gouvernement du Québec doivent établir ces règles de façon permanente. C'est ainsi que nous pourrons mettre cet ensemble patrimonial exceptionnel qu'est le mont Royal en valeur dans le cadre d'un développement véritablement durable qui renforcera la personnalité distincte de Montréal.

* Robert Alain, directeur général de la Fondation EJLB; Dinu Bumbaru, directeur des politiques à Héritage Montréal; Marcel Côté, associé fondateur chez Secor; Peter A. Howlett, président des Amis de la montagne; Phyllis Lambert, directrice fondatrice et présidente du conseil des fiduciaires au Centre canadien d'architecture.