Un milliard d'hommes et de femmes, dont plus de la moitié ont moins de 25 ans. Le second poumon de la planète après l'Amazonie, là où se situe la plus grande réserve au monde de terre arable non exploitée. La plus importante concentration de matières premières disponibles et recherchées par toutes les puissances économiques du monde. Voilà ce que représente en partie l'Afrique aujourd'hui!

Un milliard d'hommes et de femmes, dont plus de la moitié ont moins de 25 ans. Le second poumon de la planète après l'Amazonie, là où se situe la plus grande réserve au monde de terre arable non exploitée. La plus importante concentration de matières premières disponibles et recherchées par toutes les puissances économiques du monde. Voilà ce que représente en partie l'Afrique aujourd'hui!

L'Afrique, c'est aussi malheureusement le lieu où sévit la plus grande sécheresse au monde, le lieu où de multiples conflits entravent considérablement les efforts de développement déployés par les dirigeants. Conscient que sans paix, il n'y a pas de développement, des dirigeants africains travaillent à relever le défi de la paix et de la sécurité sur le continent. Ils sont soutenus dans cet élan par des partenaires, dont le Canada, qui apportent une aide considérable aux efforts de stabilisation des zones en conflits.

Mon pays, le Burkina Faso, sous le leadership de son président, constitue l'un des acteurs majeurs de cette mobilisation responsable pour la pacification de l'Afrique, notamment par le biais de médiations et autres interventions menées en Côte d'Ivoire, en Guinée-Conakry, au Togo, au Soudan (Darfour) et dans la lutte contre le terrorisme, etc.

Non, l'Afrique n'est pas et ne doit pas être la région du monde condamnée à observer de loin ce que la paix et le progrès apportent aux humains.

Oui, l'Afrique s'est engagée à se positionner sur la voie des grands progrès économiques et sociaux. Cet engagement est perceptible et dynamique. À ce sujet, la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, dont j'ai suivi avec beaucoup d'attention le récent périple africain, a déclaré que «le vent du changement souffle en Afrique» et que ce continent est «aujourd'hui pressé de mener à bien une nouvelle révolution à la fois sociale, économique et démocratique». J'abonde dans ce sens car cette révolution est réellement en marche.

Aujourd'hui, de réelles opportunités existent pour le Canada d'être encore plus actif en Afrique et de soutenir cette renaissance africaine. Le Canada pourrait notamment intervenir dans le transfert de technologies et favoriser l'émergence d'un secteur agro-industriel africain qui contribuera non seulement à créer les conditions d'une autosuffisance alimentaire en Afrique mais aussi et surtout, à favoriser une meilleure productivité autorisant des surplus exportables hors du continent africain.

L'expertise éprouvée dans le renforcement des capacités, les technologies de l'information, les formations diplômantes et le secteur des services sont autant de domaines supplémentaires d'intervention dans lesquels le Canada est attendu en Afrique, dans une optique de partenariat gagnant-gagnant.

Il est capital de noter que vu d'Afrique, le Canada est un pays développé ami, multiculturel, bilingue et sans passé colonial. Un pays dont le peuple a toujours su exprimer sa solidarité envers les groupes vulnérables chez lui et dans le monde. Ce sont là assurément des atouts par rapport à d'autres puissances mondiales présentes sur notre continent.

Alors que près d'une vingtaine de pays d'Afrique célèbrent cette année le cinquantenaire de leurs indépendances, le Canada, avec sa longue histoire d'amitié avec les pays d'Afrique et fort de ses multiples expertises reconnues mondialement, a une position à prendre parmi les premiers partenaires de l'Afrique.

Oui, le Canada doit être au rendez-vous de cette renaissance africaine qui va se confirmer, j'en suis certain, durant les années à venir avec des incidences très positives pour tous.

* L'auteur est ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso. Il est en visite officielle au Canada cette semaine.