À la suite des récentes déclarations de l'ancien ministre de la Justice Marc Bellemare qui incriminent le premier ministre et son gouvernement, je me suis demandé pourquoi une telle nouvelle créait aussi peu d'émoi dans la société. Pourquoi notre première réaction n'est-elle pas la surprise? Pourquoi sommes-nous si blasés de la politique? Pourquoi est-ce qu'il y a toutes les chances du monde que le Parti libéral soit réélu aux prochaines élections malgré tous les dossiers de corruption qui ne cessent de s'empiler?

À la suite des récentes déclarations de l'ancien ministre de la Justice Marc Bellemare qui incriminent le premier ministre et son gouvernement, je me suis demandé pourquoi une telle nouvelle créait aussi peu d'émoi dans la société. Pourquoi notre première réaction n'est-elle pas la surprise? Pourquoi sommes-nous si blasés de la politique? Pourquoi est-ce qu'il y a toutes les chances du monde que le Parti libéral soit réélu aux prochaines élections malgré tous les dossiers de corruption qui ne cessent de s'empiler?

Il serait à parier qu'une situation du genre dans un autre endroit de la planète mettrait le feu aux poudres. La Thaïlande en est un exemple. Pourquoi n'y a-t-il pas 200 000 personnes dans les rues qui réclament la démission du gouvernement? Ou au moins une enquête publique. Le fameux adage «on a les politiciens qu'on mérite» est bien vrai. Maintenant, devons-nous changer nos politiciens ou nous changer, nous?

Dans cette optique, je crois qu'il serait plus que pertinent de se demander par où commencer. L'éducation étant la base de tout, je propose qu'on crée au niveau secondaire un cours sur la participation citoyenne. Un cours où on explique aux jeunes ce que cela implique de vivre en société démocratique, ce qu'est le devoir citoyen.

Certains, en finissant le secondaire, décident d'aller faire un DEP en menuiserie. D'autres vont au cégep en sciences pour devenir dentistes. À quel moment de l'éducation de ces gens-là leur a-t-on expliqué le fonctionnement de leur gouvernement, la droite, la gauche, l'intervention de l'État, la privatisation? La politique touche tout le monde. Elle devrait être expliquée à tout le monde, sans exception.

Je suis un étudiant en science politique à l'Université de Montréal. La politique m'intéresse (pas le discours des politiciens, car on apprend rarement quelque chose). Mais plusieurs analystes au Québec font une carrière de nous expliquer la chose politique. Malgré tout, il m'est impossible d'affirmer que j'ai compris tous les tenants et les aboutissants du budget Bachand. Et on me demande mon opinion une fois au quatre ans, sur un sujet que je n'ai pas la prétention de comprendre parfaitement.

Éduquons nos citoyens et ils deviendront plus exigeants envers leurs politiciens. Aux dernières élections provinciales, à Radio-Canada, une séance de questions-réponses était organisée avec des citoyens et les différents chefs de parti. Mario Dumont était en train d'expliquer comment privatiser 10% d'Hydro-Québec permettrait aux Québécois de se la réapproprier. Euh pardon? Personne ne s'est levé pour dire: «Mario, Hydro-Québec est une société d'État. C'est assez difficile de se l'approprier plus que ça.» L'ignorance laisse place à la démagogie.

J'ai perdu un temps fou au secondaire dans un cours appelé «éducation, choix de carrière». J'ai beau chercher, je ne connais personne qui se soit trouvé un emploi grâce à ce cours. On faisait des jeux-questionnaires, parfois on avait des périodes libres. J'oubliais, on a appris à faire un CV. En ce qui me concerne, je fais confiance à toute personne capable d'occuper un emploi de trouver les moyens pour apprendre à faire un CV hors des salles de classe.

On a des cours d'histoire au secondaire qui nous expliquent comment les gens vivaient avant et quel chemin a parcouru le Québec pour se rendre où il est aujourd'hui. Il est temps d'expliquer aux futurs électeurs dans quel genre de société ils vivent maintenant. Il est temps de donner aux futurs électeurs les outils pour comprendre la politique. Nous serons inévitablement plus exigeants envers nos politiciens et la politique s'en trouvera inévitablement plus intéressante.