On n'a qu'à voir ce qui se passe dans la construction de nos jours. De partout, on réclame une commission d'enquête, un peu semblable à celle que nous avions eue après le saccage de la Baie-James. Le gouvernement de Robert Bourassa s'était montré intelligent et réceptif à la suggestion de la population et de son ministre du Travail à l'époque, Jean Cournoyer, et avait créé la commission Cliche, Mulroney, Chevrette.

On n'a qu'à voir ce qui se passe dans la construction de nos jours. De partout, on réclame une commission d'enquête, un peu semblable à celle que nous avions eue après le saccage de la Baie-James. Le gouvernement de Robert Bourassa s'était montré intelligent et réceptif à la suggestion de la population et de son ministre du Travail à l'époque, Jean Cournoyer, et avait créé la commission Cliche, Mulroney, Chevrette.

Or nous voilà rendus encore au même point qu'en 1974, et le gouvernement Charest, qui a les deux mains sur le volant, s'entête à passer à côté de ce moyen démocratique et efficace pour contrer un mal existant dans notre société et qui s'en va en augmentant.

Ce n'est pas normal que ce soit les syndicats qui engagent les travailleurs pour oeuvrer sur les chantiers de construction. Rappelons-nous que cette commission Cliche avait été créée à la suite des conflits intersyndicaux qui avaient entraîné le saccage de la Baie-James. En plein ce qu'on a en 2010, dans la région de Sept-Îles.

Plus ça change plus c'est pareil. De 1953 à 1959, je faisais partie du local de l'Union internationale des électriciens à Montréal. Lorsqu'on avait fini son travail sur un chantier, on devait aller se présenter au local pour quémander ou attendre un autre job. Mais si on voulait en obtenir un plus vite qu'un autre travailleur, on se devait de payer l'agent d'affaires et les gens qui gravitaient autour. On le « tipait », comme il était dit dans le métier. Et ainsi, des gars qui étaient arrivés après ta venue au local repartaient avant toi vers d'autres chantiers. Ça, c'étaient les passe-droits des agents d'affaires et des syndicats.

Je vois que les choses n'ont pas changé beaucoup, même qu'elles se sont amplifiées. Il n'est pas normal que ce soit le syndicat ou l'Union qui choisisse l'employé. Un bureau tout à fait indépendant des patrons et des syndicats devrait être créé pour faire l'engagement de ces ouvriers.

À voir ce qui se passe de nos jours sur les chantiers, à voir toutes les magouilles qui se font dans les contrats des municipalités, il ne sera pas surprenant que dans un avenir rapproché, il y ait des morts causées par cette violence sur les chantiers de construction.

M. Charest, gardez au moins une main sur le volant, avant qu'il ne soit trop tard et que vous soyez responsable de morts qui surviendront presque à coup sûr. Et de l'autre main, créez cette commission d'enquête demandée par la très grande majorité des citoyens. Pourquoi n'en serait-il pas ainsi ? Serait-ce parce que vous avez les deux mains attachées derrière le dos plutôt que de les avoir sur le volant ?