L'âge de la majorité, c'est celui à partir duquel un individu devrait bénéficier de tous les droits légaux d'un adulte. Pourtant, l'intention du gouvernement d'abaisser les seuils d'alcool permis dans le sang à ,05 me laisse perplexe sur un point en particulier: l'égalité de chaque conducteur.

L'âge de la majorité, c'est celui à partir duquel un individu devrait bénéficier de tous les droits légaux d'un adulte. Pourtant, l'intention du gouvernement d'abaisser les seuils d'alcool permis dans le sang à ,05 me laisse perplexe sur un point en particulier: l'égalité de chaque conducteur.

Il est compréhensible d'imposer un seuil probatoire de points à un individu qui vient d'obtenir le permis de conduire lui permettant de manoeuvrer un véhicule de promenade sans être accompagné, en raison de son inexpérience. Malgré tout, le gouvernement vise une partie de la population civile en raison de son âge, surtout lorsque bizarrement elle bénéficie techniquement de tous les droits légaux des personnes ayant atteint la majorité.

Alors qu'un droit aussi banal que celui de consommer de l'alcool est acquis avec l'atteinte de la majorité, on se permet d'imposer des restrictions à caractère discriminatoire à la population titulaire d'un permis de conduire, âgée de plus de 18 ans, et qui est sous le coup de la tolérance zéro. Pourtant, à ce que je sache, l'alcool au volant constitue une menace pour tout conducteur sans exception.

De plus, on veut élargir ces restrictions discriminatoires pour inclure les conducteurs de 20 et 21 ans qui ont obtenu leurs 15 points d'aptitude de manière responsable.

L'article 15 (1) de la Charte canadienne des droits et libertés est à la base de mon accusation de discrimination: «La loi ne fait acception de personne et s'applique également à tous, et tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination, notamment des discriminations fondées sur la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, le sexe, l'âge ou les déficiences mentales ou physiques.»

Le seuil actuel de tolérance zéro au niveau de l'alcool au volant est discriminatoire en particulier pour les jeunes titulaires d'un permis de conduire. De surcroît, les titulaires d'un permis de conduire valide depuis plus de deux ans et qui devraient respecter la règle de tolérance zéro seraient aussi visés à cause de leur âge, ce qui fait de ces mesures une discrimination de fait.

Si le gouvernement du Québec veut réellement protéger des vies, il doit premièrement arrêter cette chasse aux sorcières envers les jeunes conducteurs et imposer les mêmes conditions de conduite à tous.

Tout en gardant les dispositions actuelles au niveau du permis probatoire et du permis assorti de 15 points, il pourrait songer à imposer une limite de 50 mg par 100 ml de sang qui serait punissable au niveau des points d'aptitude ainsi qu'au niveau monétaire, bien sûr avec une sévérité plus accrue.

Dans le cas des titulaires mineurs, en raison de l'illégalité de la consommation d'alcool, la règle de la tolérance zéro est compréhensible. La meilleure solution reste l'abstinence volontaire.

Je voudrais signaler au gouvernement du Québec qu'en matière de lois, la modération a bien meilleur goût.