Où s'en va le Bloc québécois? Ce parti a-t-il toujours un avenir? Gilles Duceppe en est-il à son dernier tour de piste?

Où s'en va le Bloc québécois? Ce parti a-t-il toujours un avenir? Gilles Duceppe en est-il à son dernier tour de piste?

Alors que démarre une nouvelle campagne électorale fédérale, ces questions sont plus que jamais d'actualité à la lumière de la plupart des sondages des derniers mois, qui montrent une descente constante du BQ dans la faveur populaire.

En 2004, le Bloc avait recueilli 49% des suffrages lors des élections générales; ce pourcentage a baissé de façon marquée à 42% lors de l'élection du 23 janvier 2006. Depuis ce temps, à peu près tous les sondages montrent que l'appui au Bloc continue de s'effriter: ainsi, le dernier CROP-La Presse lui accordait tout au plus 30% des intentions de vote.

Au moment où même le Parti québécois a remisé aux calendes grecques le projet de réaliser l'indépendance, le Bloc est-il toujours pertinent? A-t-il encore une utilité à Ottawa compte tenu du fait qu'il ne peut pas prendre le pouvoir?

Les lecteurs ne manquent pas pour répondre non à ces questions:

"Au cours de ses 18 années d'inutilité, le Bloc a passé 6000 jours dans l'opposition et a pris part à cinq campagnes électorales différentes au cours desquelles il a fait 700 promesses sans espoir d'accéder un jour au pouvoir. Au cours de ces mêmes années, le Bloc n'a réussi à faire adopter que quatre mesures législatives au rythme fulgurant d'un projet de loi tous les quatre ans et demi. Les Québécois ont raison de se demander ce que leurs députés du Bloc font pour mériter les salaires et les pensions qu'ils touchent." (Gilles Langevin, Montréal)

"Enfin, les Québécois commencent à comprendre que la souveraineté et les vieilles idées de gauche n'ont pas leur place dans un Québec moderne. De plus, je suis heureux de constater que la démagogie de Gilles Duceppe n'a plus d'effet." (Serge Vallée)

"Le Bloc est nuisible pour le Québec et les Québécois. Il dit défendre nos intérêts, mais il ne peut rien pour nous parce qu'il ne sera jamais au pouvoir. Le Bloc doit faire ses valises et rentrer au Québec afin de réaliser la souveraineté une fois pour toutes." (René Lallemant, Gatineau)

"Le Bloc, aujourd'hui, n'a plus aucune utilité. Il est une institution archaïque qui se donne trop d'importance. Il doit disparaître. La race des dinosaures est disparue brusquement à l'ère secondaire. La même chose peut arriver en politique. Les Québécois sont champions dans ces types d'opération. Quand ça vire... ça vire pas à peu près!" (Nestor Turcotte, Matane)

"Les bloquistes sont des gérants d'estrade qui nous font perdre notre temps. Ne méritons-nous pas mieux?" (Jean Berthiaume, Contrecoeur)

"Le Bloc québécois devrait faire un examen de conscience et se demander pourquoi ses appuis fondent comme neige au soleil. De toute façon, depuis que Pauline Marois a mis la souveraineté en veilleuse, le Bloc n'a plus sa raison d'être à Ottawa et ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne disparaisse de la scène politique." (Simon Leduc)

"Une question de temps", écrit M. Leduc. Nous verrons bien le 14 octobre quel score fera le Bloc. Et nous verrons bien, au cours des prochains mois, quel sort l'attend si s'avérait la rumeur voulant que Gilles Duceppe se retire assez rapidement après les élections.

Au tournant des années 2000, nombreux sont ceux qui avaient prédit la disparition du BQ à plus ou moins brève échéance. Puis le scandale des commandites était venu lui donner une nouvelle vie. Peut-être un autre miracle pourrait-il se produire encore. Car en politique, il ne faut jamais jurer de rien...

pgagne@lapresse.ca