À Norman MacMillan,

À Norman MacMillan,

Député de Papineau,

Quand le Collectif Vigilance Petite-Nation a pris naissance, après le coup de force qui a entraîné la fusion de notre établissement de santé avec ceux de Gatineau, un de nos membres, peut-être le plus clairvoyant, nous disait souvent : "on ne ramène pas le train en gare après qu'il est passé".

Force est de constater qu'il était peut-être le plus réaliste de notre groupe et peut-être avait-il déjà compris qu'avec un ministre aussi entêté que le Docteur Philippe Couillard, on ne "ramènerait jamais le train en gare".

Peut-être avait-il aussi compris que, comme député de notre comté, vos choix allaient être basés sur des intérêts politiques plus que sur des intérêts cliniques.

Cinq ans plus tard, nous voulons surtout vous rappeler que le Collectif Vigilance Petite-Nation n'a pas oublié.

Les promesses faites lors de cette fusion, contraire aux volontés de la population clairement exprimées à Plaisance en avril 2003, ne sont toujours pas réalisées.

Rappelons-en quelques-unes :

1) Un comité de suivi à la fusion qui n'a jamais fonctionné. (Une réunion dont on attend toujours le compte rendu, quatre ans plus tard !)

2) Une offre de service augmentée qui devait amener le CLSC de Saint-André à ouvrir son urgence sept jours sur sept et sur des plages horaires plus larges. (On attend toujours que cela arrive !)

3) La fusion devait permettre d'avoir accès au "bassin de médecins" du C.H. de Buckingham qui viendraient renforcer l'équipe de Saint-André. (Le partage a été plus que modeste !)

Monsieur le député, ce sont surtout les pertes occasionnées par cette fusion forcée qui sont les résultats les plus visibles :

1) En fusionnant notre CLSC rural avec les établissements urbains de Gatineau, l'accès au traitement différentié pour nos médecins, comme cela se fait dans le Pontiac et la Vallée de la Gatineau, devenait inaccessible.

2) La fusion a fait qu'il n'y a plus d'équipe dirigeante à Saint-André Avelin. Le centre décisionnel de notre CLSC rural est maintenant en milieu urbain, à Gatineau, secteur Buckingham.

3) Le nombre de personnes de chez nous qui vont chercher des services de santé à Hawkesbury est loin d'avoir diminué.

4) Enfin, sans être de l'interne, les échos que nous en avons nous laissent penser que le climat organisationnel est loin d'être optimal.

Il faut avoir le courage d'évaluer, après-coup les décisions prises et dans le cas présent, notre jugement est plutôt sévère.

Voyez-vous, M. MacMillan, les gens de chez nous ont des revenus modestes et ils ne sont pas en mesure, comme vous pouvez le faire, d'aller chercher leurs services de santé à Québec où, selon vous, se trouvent les meilleurs spécialistes.

Il nous serait très difficile d'oublier les conséquences des décisions prises par le gouvernement que vous représentez et il nous est encore plus difficile de croire ce que vous avez clamé en campagne électorale : "Nous sommes prêts".