"Fin septembre, ma décision sera prise", a déclaré mardi dernier la mairesse de Lévis, Danielle Roy-Marinelli, confirmant qu'elle a été "approchée" par les libéraux de Jean Charest en vue des prochaines élections au Québec.

"Fin septembre, ma décision sera prise", a déclaré mardi dernier la mairesse de Lévis, Danielle Roy-Marinelli, confirmant qu'elle a été "approchée" par les libéraux de Jean Charest en vue des prochaines élections au Québec.

Fin septembre ? Tiens donc ! Vous savez quoi ? C'est à Lévis que le Parti libéral du Québec tiendra son conseil général pendant la dernière fin de semaine de septembre.

Simple coïncidence ?

Je ne crois pas beaucoup aux coïncidences en politique. Je vous parie que le pacte est déjà conclu et que Jean Charest présentera sa candidate-vedette aux militants à l'occasion de ce congrès.

Je n'ai aucune confirmation en ce sens, je spécule, et peut-être que Mme Roy-Marinelli n'a pas dit oui. Mais pourquoi avoir déclaré qu'elle prendra sa décision à la fin de septembre si elle désire rester en politique municipale ? On verra bien...

Ce serait un peu inconfortable pour la mairesse de continuer à diriger la ville de Lévis tout en s'affichant publiquement aux côtés des libéraux en vue d'une candidature aux prochaines élections. Mais elle ne serait pas la première, ni la dernière, à montrer des couleurs partisanes. D'ailleurs, Bernard Landry avait l'habitude de dire que les libéraux avaient beaucoup plus d'appuis que le PQ au sein de la confrérie des maires du Québec. Gérald Tremblay à Montréal et Gilles Vaillancourt à Laval sont des rouges depuis toujours. Même Jean-Paul L'Allier se définissait comme un libéral souverainiste au lieu de se dire péquiste. Andrée P. Boucher était rouge à Québec et rouge à Ottawa.

Lévis a été un bastion du PQ, jusqu'à ce que Jean Garon torpille la campagne de Linda Goupil aux élections de 2003, favorisant ainsi l'élection de Carole Théberge.

Linda Goupil a voulu prendre sa revanche en 2007, mais l'adéquiste Christian Lévesque lui a barré la route.

Depuis six mois, Mme Goupil soutient qu'elle a fait une croix sur la politique. Quant à Mme Théberge, elle est devenue vice-présidente à la CSST, gracieuseté de Jean Charest, pour services rendus.

Les malheurs de l'ADQ et la remontée des libéraux au cours de la dernière année ont donné un nouveau souffle aux organisateurs de Jean Charest. Si Mario Dumont reste collé à moins de 20 % dans les sondages d'opinions, son député de Lévis risque d'en souffrir. C'est entre le PQ et le PLQ que se ferait alors la prochaine campagne. Dans un tel contexte, la mairesse Roy-Marinelli serait un atout majeur pour les libéraux. Quoi qu'il advienne, une chose est assurée : libéraux et péquistes feront des pieds et des mains pour reprendre ce territoire à Mario Dumont. La bataille de Lévis se fera entendre jusque sur les hauteurs des plaines d'Abraham.

Autre nouvelle intéressante la semaine dernière : André Boisclair est nommé sur le conseil d'administration de la Régie des installations olympiques. C'est du bénévolat, ça n'a donc rien à voir avec le fric. Mais c'est du grand Jean Charest. C'est un conseiller de Charest qui a ouvert les portes de Concordia à Boisclair et c'est un ministre de Charest, Raymond Bachand, qui l'a invité à la RIO. Faut-il y voir un calcul partisan ? Un peu, mais plus encore. La famille politique québécoise est tricotée serrée. Hors des luttes partisanes, il y a là des hommes et des femmes qui se respectent. Boisclair méritait mieux que le sort politique qu'on lui a réservé, et Charest contribue ainsi à sa réhabilitation professionnelle. C'est ainsi qu'un premier ministre se fait des alliés...

On me dit d'ailleurs que l'ancien leader péquiste a d'excellents contrats dans le secteur privé et qu'il va bien. Voilà pour les nouvelles.

glavoie@ledroit.com