C'est du haut de tes 5 ans que tu criais : "C'est ça que je veux jouer Maman !". J'ai dû te demander de te rasseoir et de chuchoter parce que tu dérangeais les autres spectateurs. C'est normal que je me suis dit : Chloé veut tout faire... elle est toujours la première à lever sa main... ! Nous étions assis dans des gradins, à la belle étoile. Ton frère (9 ans), toi (5 ans) et moi étions tous émerveillés et touchés par le spectacle L'écho d'un peuple. C'était la deuxième saison du spectacle. Pour les six prochains samedis, tu me demandais : "Est-ce qu'on va à L'écho d'un peuple ce soir ?". Mais quel investissement de temps que d'être comédien bénévole...

C'est du haut de tes 5 ans que tu criais : "C'est ça que je veux jouer Maman !". J'ai dû te demander de te rasseoir et de chuchoter parce que tu dérangeais les autres spectateurs. C'est normal que je me suis dit : Chloé veut tout faire... elle est toujours la première à lever sa main... ! Nous étions assis dans des gradins, à la belle étoile. Ton frère (9 ans), toi (5 ans) et moi étions tous émerveillés et touchés par le spectacle L'écho d'un peuple. C'était la deuxième saison du spectacle. Pour les six prochains samedis, tu me demandais : "Est-ce qu'on va à L'écho d'un peuple ce soir ?". Mais quel investissement de temps que d'être comédien bénévole...

Quand ton père et moi vous avons annoncé que nous nous joignons à la troupe, c'était une grande nouvelle. Cet été était notre deuxième saison... et malheureusement la dernière.

Tu as été témoin d'un millier de gestes d'amitié, gentillesse, fierté, ténacité, engagement, débrouillardise, créativité, passion, d'entraide et don de soi. À tous les soirs, il y avait toujours des applaudissements pour remercier un tel qui avait bravé la chaleur depuis 8 h pour préparer le terrain pour les comédiens, un autre qui avait tendu la main dans le noir pour aider quelqu'un pris dans la boue, etc. Tu as été surtout témoin de gens de coeur, de leader passionnés. J'ai souvent eu le coeur gros de te voir gambader sur le terrain habillée en petite fille de la Nouvelle-France. Tu respires de bonheur.

C'était aussi déchirant de jouer avec toi la mère qui a la fièvre et qui la repousse pour mourir sans lui donner la fièvre. "Va t'en Julie, j'ai la fièvre !" Les spectateurs ont dû remarquer que la mère avait "vraiment l'air de pleurer !". Je n'ai pas de mérites, je pleurais pour vrai. Toi tu avais l'air vraiment paniquée de perdre ta mère... Quel jeu de comédienne de 8 ans !

J. Bergeron,

Orléans