Il est normal qu'un organisme dont la mission est "de promouvoir l'efficacité énergétique et le développement de nouvelles technologies énergétiques pour toutes les sources d'énergie, dans tous les secteurs d'activité, au bénéfice de l'ensemble des citoyens" se préoccupe des transports. C'est exactement ce que fait l'Agence de l'efficacité énergétique du Québec dans son Plan d'ensemble en efficacité énergétique et nouvelles technologies 2007-2010 qu'elle vient de présenter à la Régie de l'énergie et tel que nouvellement mandatée par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune.

Il est normal qu'un organisme dont la mission est "de promouvoir l'efficacité énergétique et le développement de nouvelles technologies énergétiques pour toutes les sources d'énergie, dans tous les secteurs d'activité, au bénéfice de l'ensemble des citoyens" se préoccupe des transports. C'est exactement ce que fait l'Agence de l'efficacité énergétique du Québec dans son Plan d'ensemble en efficacité énergétique et nouvelles technologies 2007-2010 qu'elle vient de présenter à la Régie de l'énergie et tel que nouvellement mandatée par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune.

Ce qu'il y a d'intéressant - et de parfaitement cohérent et logique - , c'est que ce plan inclut des incursions bienvenues, et pour la première fois, afin d'"améliorer l'efficacité énergétique dans l'utilisation des carburants et combustibles, plus spécifiquement dans le domaine du transport." En pratique et pour le commun des mortels, cela signifie que l'Agence de l'efficacité énergétique passe des réfrigérateurs aux automobiles pour provoquer des changements de comportements et imposer des mesures réglementaires pouvant améliorer l'efficacité des moteurs sur les routes.

Ainsi on pourrait instaurer un programme obligatoire "d'inspection et d'entretien sur les composantes mécaniques ayant une incidence sur la consommation de carburant". Ce programme ciblerait en particulier "les véhicules relativement vieux en raison de leur potentiel d'économie d'énergie supérieur." Une telle mesure serait d'autant plus bienvenue que son effet sur la consommation améliorerait de ce fait la qualité de l'air en augmentant l'efficacité des systèmes antipollution.

Des programmes similaires existent déjà dans certaines provinces canadiennes et états américains. C'est l'effet combiné de toutes ces mesures prises au niveau local ou régional qui donnera des résultats. D'autre part, le principal obstacle à l'adoption et à l'application d'un programme d'inspection et d'entretien est politique, réglementaire ET individuel.

Le blocage politique est tout à fait compréhensible car le législateur doit essayer de répartir le fardeau sur le plus grand nombre pour en diluer les effets. Comme ce sont les automobilistes qui possèdent de vieux véhicules qui risquent d'écoper, on assistera sans doute à un conflit entre une mesure environnementale et une répartition inégale du fardeau sur ceux qui ont moins les moyens de se payer un nouveau véhicule.

Le blocage réglementaire n'est pas tant dans l'adoption et la mise en place d'un programme, mais dans son application concrète. Qui va appliquer la mesure ? Lors du renouvellement l'immatriculation ? Comment l'appliquer équitablement aux conducteurs de VUS récents comme aux étudiants qui conduisent un "vieux char d'occasion" ?

Enfin, le blocage individuel est le plus difficile à changer. Pourtant, la flambée du prix de l'essence est en train de faire le travail du législateur en changeant les comportements, les transports et les véhicules.

L'Agence de l'efficacité énergétique est sur la bonne voie en autant qu'elle pourra compter sur la volonté du gouvernement et profiter d'une opinion publique favorable. Cette dernière est acquise, la première penche du bon bord.

pbergeron@ledroit.com