Logiquement, on ne devrait pas verser de larmes sur le sort des trois grands de l'automobile en Amérique du nord. Ils ont fait le choix stratégique de vendre ou de louer des véhicules énergivores à des consommateurs qui venaient de s'hypothéquer jusqu'aux oreilles pour acheter des maisons qu'ils n'avaient pas les moyens de payer dans des banlieues de plus en plus éloignées des centres-villes et qui en redemandaient. Ils ont bâti leur rentabilité des dernières années sur une recette à succès qui leur a été bénéfique, qui leur a permis de créer des emplois bien rémunérés et qui a donné des rendements intéressants aux actionnaires ainsi qu'à nos fonds de retraite.

Logiquement, on ne devrait pas verser de larmes sur le sort des trois grands de l'automobile en Amérique du nord. Ils ont fait le choix stratégique de vendre ou de louer des véhicules énergivores à des consommateurs qui venaient de s'hypothéquer jusqu'aux oreilles pour acheter des maisons qu'ils n'avaient pas les moyens de payer dans des banlieues de plus en plus éloignées des centres-villes et qui en redemandaient. Ils ont bâti leur rentabilité des dernières années sur une recette à succès qui leur a été bénéfique, qui leur a permis de créer des emplois bien rémunérés et qui a donné des rendements intéressants aux actionnaires ainsi qu'à nos fonds de retraite.

Or, tout l'édifice du crédit facile et fragile est en train de s'effondrer. Et les prix élevés de l'essence sont là pour rester. Il ne faut donc pas s'étonner que General Motors, Ford et Chrysler écopent de ce double coup de butoir sur des fondations déjà très fragiles.

Hier, c'était au tour de Ford d'annoncer des résultats catastrophiques au dernier trimestre et de s'administrer une médecine de cheval. Il y a quelques semaines, GM avait fait de même, tout comme Chrysler.

On ne peut minimiser les effets catastrophiques de telles restructurations sur l'économie en général. L'industrie de l'automobile est un grand joueur non seulement dans l'économie mondiale, mais aussi dans nos économies locales où ils créent des emplois et stimulent l'activité économique. On peut bien taper sur les trois grands pour avoir mis sur le marché des monstres à quatre roues et avoir contribué à dilapider des ressources énergétiques non renouvelables. Rien n'empêche qu'ils ont une obligation de résultat pour se sortir de cette crise. Non seulement doivent-ils transformer des usines pour assembler des véhicules qui ont la cote, ils doivent aussi mettre sur le marché des véhicules adaptés à de nouvelles réalités économiques, technologiques et environnementales.

C'est ainsi que l'histoire d'amour des automobilistes nord-américains avec leurs VUS est en train de mourir de sa belle mort, victime d'une consommation élevée et d'une utilité qui reste à démontrer. Comme on les a classés dans la catégorie des camionnettes aux États-Unis, ils ont surfé sur une vague de consommation élevée et de normes anti-pollution beaucoup moins sévères. N'étaient-ils pas après tout des véhicules "utilitaires" ?

Si les prix élevés de l'essence sont en train de modifier nos comportements et notre consommation, c'est bien tant mieux. Si les constructeurs automobiles doivent s'ajuster, c'est encore mieux. Un des aspects intéressants de cette restructuration, c'est que les trois grands connaissent, et depuis fort longtemps, les technologies, les normes environnementales et les types de véhicules nécessaires pour opérer de telles transformations. En effet, ces entreprises n'ont qu'à importer en Amérique du nord les solutions qu'ils préconisent déjà ailleurs dans le monde où opèrent leurs filiales.

C'est exactement ce que Ford entend faire en mettant sur le marché nord-américain six petits modèles européens d'ici la fin de 2012, en développant de nouveaux moteurs de quatre cylindres et en augmentant la production de véhicules hybrides.

On constate donc que le remède existait, mais que le malade refusait de le prendre jusqu'à ce que sa condition soit terminale et qu'il n'ait d'autre choix que de s'administrer sa médecine de cheval-vapeur.

Pendant ce temps, à Montpellier

Le clou de l'événement, une compétition de brûlage de pneus. "Les participants appliquent les freins sur leur véhicule tout en enfonçant au maximum la pédale de l'accélérateur jusqu'à ce que les pneus arrière crèvent, créant ainsi un énorme nuage de fumée et des odeurs de caoutchouc brûlé".

Événement "un peu particulier", en effet. Ce qui ne fait que démontrer que l'essence ne coûte pas encore assez cher. Le "gaz", le caoutchouc brûlé, la bière et les hormones mâles : beau mélange. Et pourtant, Montpellier est un village magnifique qui ne mérite pas une telle réputation.