«Celui qui le dit, c'est lui qui l'est». Une phrase connue qui servait à s'échapper d'une accusation. Une phrase pour s'en sortir. Comme un tourniquet.

Le tourniquet roule fort à propos de la Chine, surtout depuis les Jeux olympiques.

«Respect des droits de la personne et de la liberté d'expression»; «respect des volontés minoritaires»; «contrôle de l'information»; «censure»; «hypocrisie».

Plus toutes les expressions que je connais moins.

Faudrait que les «autorités chinoises» endossent les pratiques occidentales: démocratie; élections libres; capitalisme «la pédale dans la chaufferette»; droits, en justice, pour toutes les minorités (ethniques, religieuses, politiques, idéologiques, sexuelles...).

Pourquoi faudrait-il que les autorités chinoises acceptent cela, déjà?

Ah oui! J'oubliais!

Pour se faire catapulter dehors par tous les «mandarins» à l'occidentale.

Pour perdre le contrôle de cet immense pays qui contient plus de personnes que l'Europe géographique.

Pourquoi offrir ce contrôle à des esprits «libéraux et progressistes»?

C'est quand on se mêle de ce qui se passe à l'autre bout du monde qu'on peut se mettre à dire des niaiseries.

Moi compris.

Mais il est clair que la Chine, c'est 1,3 milliard de personnes (le Québec, 7 millions; le Canada, 30 millions, les États-Unis, 300 millions, la Chine, un milliard de plus que les States).

C'est plein d'ethnies, de religions, de coutumes régionales, de moeurs différentes, de petits «royaumes» isolés.

Sans soulèvement populaire.

Sauf en ce qui concerne le dalaï-lamesque Tibet.

Pourrait-on juste penser que ce qui soude cette Chine mal connue, c'est leur parti, leur armée, les membres.

Vouloir que la Chine soit occidentale est fou raide.

Si on a conscience de nos intérêts, on n'a aucun intérêt à voir tomber la loi et l'ordre chinois, présentement.

Sinon, ce sera le retour des triades chinoises, mafias et autres puissants bandits sans morale.

Les guerres des régions autonomes.

Les guerres de religion.

Les émeutes pour le «droit à la différence».

Bref, l'éclatement.

Pire que ce qui s'est passé quand l'URSS a éclaté.

C'est qui qu'y en profiterait?

Sûrement pas vous qui lisez cet articulet.

Laisser aller la Chine est le meilleur pari et la plus belle confiance en l'Occident.

C'est la fréquentation, l'usage et l'usure qui feront leur marque, doucement, mais assurément.

Parce que l'instruction à l'occidentale arrivera à trouver ses voies et que le reste viendra.

Comme une feuille après son bourgeon.

Jean-Claude Soulard

Trois-Rivières