Le conseiller gatinois et ex-maire de Masson-Angers, Luc Montreuil, met un terme à la saga de la défusion de sa municipalité du grand Gatineau. La décision est sage car elle ne menait nulle part qu'importe le résultat recherché, le retour de l'ancienne municipalité ou l'intégration à un ensemble urbain encore en devenir.

Le conseiller gatinois et ex-maire de Masson-Angers, Luc Montreuil, met un terme à la saga de la défusion de sa municipalité du grand Gatineau. La décision est sage car elle ne menait nulle part qu'importe le résultat recherché, le retour de l'ancienne municipalité ou l'intégration à un ensemble urbain encore en devenir.

C'est en promettant de donner aux citoyens des villes fusionnées l'occasion de se prononcer sur leur avenir que le gouvernement Charest avait été élu en 2003. Par contre, les conditions de défusion qui avaient été imposées étaient claires : non seulement la majorité devait se prononcer en référendum, mais il fallait que 35 % des électeurs inscrits votent en faveur de la défusion. La majorité des électeurs ont voté en faveur de la défusion. Par contre, la condition du 35 % fut atteinte le soir du 20 juin 2004 pour être ensuite renversée par quelques voix à la suite d'un recomptage. S'en est suivi un long processus judiciaire en Cour supérieure et, à la mi-juin, la juge Danielle Grenier a refusé d'invalider le référendum recompté de 2004.

La lettre de Luc Montreuil, publiée dans LeDroit d'hier, est pleine d'amertume et on le serait à moins puisque toute cette saga remonte à plus de huit ans lorsqu'Antoine Grégoire avait recommandé au gouvernement péquiste d'inclure Buckingham et Masson-Angers dans le projet de fusion du grand Gatineau. Les mots de Luc Montreuil sont forts : "Gifle à la démocratie", "crédibilité de la justice", "on reste avec le sentiment de s'être fait voler notre ville". Pourtant, en décidant de ne pas en appeler du jugement de la Cour supérieure, le conseiller Montreuil prend la bonne décision.

Vient un temps où il faut se rallier et passer à d'autres choses même si, en son âme et conscience, Luc Montreuil est sincère dans sa conviction inébranlable d'avoir été floué et sa perception d'un manque de respect.

À n'en pas douter, le conseiller Montreuil mettra toutes ses énergies à représenter ses concitoyens. La question de sa légitimité comme élu ne se pose pas. De toute façon, comme ses collègues, il devra faire face au jugement des citoyens à l'automne 2009. Entre temps, il doit tourner la page et prouver à ses citoyens qu'il ne vit plus dans le passé d'une municipalité qu'il a ardemment défendue, mais dans l'avenir d'une ville encore à bâtir.

Les emplois de demain

L'annonce de Bombardier d'aller de l'avant avec les avions de la CSeries et le projet de La Cité collégiale de prendre de l'expansion dans le secteur Orléans avec un Centre des métiers de la construction sont la même déclinaison d'un besoin aigu de main-d'oeuvre qualifiée. Si des gestes concrets ne sont pas posés immédiatement pour en assurer la formation, les pénuries de soudeurs, de machinistes, de plombiers, de menuisiers, de ferblantiers ou d'électriciens vont s'accentuer, les coûts augmenter et les retards s'accumuler. À n'en pas douter.

De la même façon qu'il ne sert à rien de former des médecins à la tonne s'il n'y a pas d'infirmières pour les appuyer dans leur pratique, il en va de même dans des projets de construction ou de génie. Il faut des techniciens pour que les projets voient le jour et des travailleurs spécialisés pour que les édifices puissent abriter les entreprises de demain. On ne s'en sort pas.

De la vision d'avenir présentée hier par La Cité collégiale, trois points se dégagent et méritent d'être encouragés : la mobilité, le souci de l'environnement et le développement de l'emploi "francophone" dans le secteur Orléans. Les jeunes ont un "cheminement académique et professionnel [...] de moins en moins linéaire", pour reprendre l'expression de la présidente de la Cité, Andrée Lortie. En effet, le collégial, le secondaire, le marché du travail et l'universitaire ne sont plus des destinations ultimes. Ils sont plutôt des démarches vers l'emploi et la carrière. Il faut donc que les institutions d'enseignement et de formation abolissent les frontières idéologiques dans le cheminement des travailleurs de l'avenir.

Enfin, le développement du secteur Orléans avec le nouveau centre des arts et le Carrefour de santé familiale sont d'autant plus bienvenus qu'ils donneront davantage d'opportunités aux francophones de s'y établir.

Un p'tit pont avec ça ?