L'annonce, par les pays du G-8, d'un objectif de réduction de 50 % des gaz à effet de serre (GES) d'ici 2050 ans constitue une insulte à l'intelligence du public et un très mauvais présage pour l'avenir de la planète.

L'annonce, par les pays du G-8, d'un objectif de réduction de 50 % des gaz à effet de serre (GES) d'ici 2050 ans constitue une insulte à l'intelligence du public et un très mauvais présage pour l'avenir de la planète.

La volonté réelle d'apporter des correctifs aux urgences environnementales doit s'exprimer à court terme, à très court terme même. Ce que l'on fera ou ne fera pas d'ici 2050 ans n'a aucune importance si les objectifs ne s'accompagnent pas d'interventions immédiates. Nous sommes à minuit moins une et les pays développés du G-8 - États-Unis, Canada, Russie, Japon, France, Royaume-Uni, Allemagne et Italie - proposent une stratégie s'étalant sur une quarantaine d'années ! Minuit sonnera bien avant !

L'Accord de Kyoto devrait pourtant nous avoir mis la puce à l'oreille, particulièrement en Amérique du Nord. En 1997, année de signature de Kyoto, la communauté mondiale s'était fixé des objectifs de réduction de gaz à effet de serre d'ici 2012. Pour le Canada, il s'agissait de réduire les émissions de 6 % par rapport aux niveaux de 1990. Or, loin de s'améliorer, la situation a empiré et les gouvernements ont brillé par leur inaction.

Comment peut-on croire, dans le contexte actuel, que l'avenir sera différent du passé ? L'an 2050, c'est bien loin, se dira-t-on, et il y a toujours possibilité de rattraper l'année suivante les retards de l'année en cours. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour atteindre l'objectif et que l'échéance soit de nouveau reportée à l'an 2100... s'il existe toujours un environnement à protéger.

Et qui nous garantit que les engagements de 2008 seront honorés par les successeurs des gouvernements actuels ? Le Canada avait bien entériné l'Accord de Kyoto et le gouvernement Harper n'a pas hésité à revenir sur la parole donnée une dizaine d'années plus tôt. Dans tous les pays du G-8, au cours des prochaines décennies, les couleurs des dirigeants changeront ainsi que leurs priorités. Une promesse pour 2020 ou 2050 ne veut strictement rien dire !

Les grandes puissances du monde ont le droit et la capacité d'intervenir dans le temps présent. Elles peuvent édicter des règlements et adopter des lois plus rigoureuses qui obligeraient les pouvoirs publics, les entreprises et le public à modifier les procédés et les comportements. Si l'économie en souffre tant pis. Elle souffre déjà. Mieux vaut une économie parfois chancelante qu'une planète détruite.

Le public canadien se dit prêt pour des interventions plus musclées pour protéger l'environnement. Le gouvernement actuel se gave plutôt de bonnes paroles et d'objectifs ambitieux qui devront être réalisés par d'autres que lui. En matière environnementale, ce gouvernement manque totalement de crédibilité. Pour nous convaincre de sa conversion, il devra annoncer un train de mesures énergiques et... immédiates !