La régulation et la gestion de l'Internet devraient être confiées à un regroupement d'ingénieurs, de techniciens spécialisés, d'organisations non gouvernementales ou de groupes indépendants, selon un sondage publié lundi par le centre d'études et de recherche Cigi.

C'est en tout cas l'avis d'une petite majorité (57%) de près de 24 000 personnes interrogées dans 24 pays différents par l'institut Ipsos pour le compte du Cigi (Centre for International Governance Innovation).

La marge est toutefois faible pour une régulation non étatique. La moitié des sondés pense que l'organisation générale de la toile pourrait revenir aux Nations unies, et ils sont même un peu plus d'un tiers à imaginer que les États-Unis pourraient même jouer un rôle important. Un avis qui aurait pu être entaché par les révélations des derniers mois sur la vaste surveillance des individus par l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine et les risques pour la vie privée.

Selon l'étude de ce centre d'études basé au Canada et dirigé par l'ancien ministre des Affaires étrangères suédois Carl Bildt, deux internautes sur trois (64%) sont inquiets pour leur vie privée avec des craintes de piratage des données bancaires ou de leurs photos ou messages personnels. Ils sont également inquiets des censures ou de la surveillance pratiquées par certains États.

Les personnes interrogées trouvent également que l'accès à Internet à des prix modérés devrait être un droit de la personne, car c'est un gage de démocratie et de croissance économique pour beaucoup dans le monde. Pour 80% des sondés, l'accès à internet est la clé de leur avenir économique et de leur bien-être, comme de leurs libertés fondamentales.

Le sondage a été réalisé entre le 7 et le 12 novembre dans des pays développés ou émergents comme l'Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, l'Égypte, la France, l'Allemagne, l'Inde, l'Indonésie, le Japon, le Kenya, le Mexique, le Nigeria, l'Afrique du Sud, la Tunisie, la Turquie ou les États-Unis.