Un système d'intelligence artificielle (IA) capable d'apprendre tout seul et de battre ensuite l'homme à plate couture à certains jeux vidéos, comme l'iconique Space Invaders, a été mis au point par la société DeepMind, propriété de Google.

Ce type de performance informatique ouvre la voie à de futurs développements pour résoudre des tâches de la vie courante, mais aussi pour participer au traitement de certaines grandes questions (climat, santé) impliquant des masses de données, assurent les concepteurs de cet algorithme, qui ont publié leurs travaux mercredi dans la revue scientifique Nature.

«C'est la première fois que l'on conçoit un système d'apprentissage général unique qui soit capable d'apprendre directement à partir de l'expérience pour maîtriser ensuite une vaste gamme de tâches difficiles», a déclaré Demis Hassabis, cofondateur de DeepMind, lors d'une conférence de presse à Londres, retransmise sur le site de Nature.

La société britannique, rachetée en 2014 par le géant américain de l'internet, a présenté les performances de son nouveau système, conjuguant plusieurs techniques d'apprentissage informatique avec des mécanismes inspirés du fonctionnement des réseaux neuronaux.

À partir d'informations minimales, cet «agent d'intelligence artificielle», baptisé DQN (deep-Q-network), est parvenu à apprendre tout seul plusieurs jeux vidéo, à travers l'expérience, au point d'égaler, voire de surpasser, les hommes dans une bonne partie des cas.

Il se révèle meilleur qu'un joueur expérimenté à 29 jeux classiques développés par le Japonais Atari, notamment Space Invaders et Breakout. Mais il fait moins bien pour le moment pour les 20 autres.

Dix-huit ans après la victoire du supercalculateur Deep Blue sur le Russe Garry Kasparov, alors champion du monde d'échecs, et quatre ans après celle du programme informatique Watson à un jeu télévisé américain, cette annonce marque un nouveau pas important en matière d'intelligence artificielle.

DQN a expérimenté des jeux de la fin des années 1970 et des années 1980. «Nous allons maintenant vers des jeux des années 1990. Nous nous orientons vers des jeux en 3D, ce qui est nettement plus compliqué», reconnaît Demis Hassabis. «On y arrivera dans les cinq ans», prédit-il.