L'incertitude économique nous forcera-t-elle à vivre des Fêtes «tristounettes»? Pas forcément, estiment plusieurs consultants en économie familiale. Au-delà des cartes en papier construction et du discutable vin maison, il y a moyen de garnir le tapis sous le sapin. Suffit de s'y mettre. Dès maintenant.

1. Fait main, bien fait

Réjean Paquin, propriétaire des boutiques de matériel d'artiste L'Oiseau bleu de Montréal et Saint-Hubert, constate une hausse de ses ventes chaque fois que l'économie connaît des ratés. «Dès que les consommateurs se sentent plus serrés, ils font davantage leurs cadeaux eux-mêmes, dit-il. Acheter un grand panier de savons d'une grande parfumerie, ça coûte cher; alors on a des clients qui investissent quelques soirées pour créer leurs propres produits, adaptés à leurs proches avec du lait de chèvre ou des fragrances spéciales. Ils le font eux-mêmes, mais le résultat est professionnel.» La fabrication de colliers-mode a aussi la cote auprès des clients du magasin. Exclusivité garantie.

2. Soi-même en cadeau

La confection d'un site internet pour un proche entrepreneur, une sortie métro-glissade-chocolat chaud à moins de 10$ pour un enfant, un week-end de gardiennage pour des parents fatigués, des services de peintre en bâtiment pour de nouveaux propriétaires... Il semble bien que le temps reviendra sous le sapin. Bien présenté, «il y a moyen d'être original, et d'avoir beaucoup de succès, si l'on cible les vrais besoins de nos proches», estime Judith Fugère, conseillère à l'ACEF du nord de Montréal. Suffit toutefois de fixer une date pour la réception du cadeau afin qu'il ne tombe pas dans l'oubli sitôt les Fêtes passées.

3. Recevez maintenant, mangez plus tard

Les cadeaux gourmands ont la cote à Noël. L'ennui, c'est qu'avec l'abondance du temps des Fêtes, l'appétit n'y est pas, et hop, les petits gâteaux oubliés finissent à la poubelle. La solution? Un pot en verre rempli des ingrédients secs nécessaires à la confection de biscuits, d'un gâteau ou de muffins. Il suffit d'ajouter la recette détaillée au cadeau... et de faire confiance aux destinataires pour la cuisson! Disposés en étages, ces mélanges se présentent joliment.

4. Don de soi

Le phénomène s'étend: de plus en plus de personnes se considérant privilégiées en ces temps de crise demandent à leurs proches de ne pas leur donner de cadeau. Ce qu'elles veulent? Que l'on verse en leur nom la somme prévue pour leurs cadeaux à des organismes. «L'année dernière, il y a eu un gros boom de don au nom d'autres personnes, confirme Évelyne Trudel-Fugère, agente de relations médias chez Équiterre. On voit ce type de dons toute l'année, mais particulièrement à Noël.» L'idée de ne rien mettre sous le sapin vous déprime? Il est possible d'obtenir une carte-cadeau pour un don auprès de CanadaDon. Ce portail (www.canadahelps.org) permet de verser la somme reçue à plusieurs centaines d'organismes au Québec et au Canada.